Le syndicat PJDiste veut la peau de Hassan Abyaba

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Revue de presseKiosque360. L’UNMT tente de faire plier le ministre de la Jeunesse et des sports en demandant à El Othmani d’user de son autorité pour le faire revenir sur sa décision de muter certains de ses membres. Une attitude jugée contraire à la pratique syndicale par certains membres de la majorité.

Le 25/03/2020 à 19h48

l’UNMT, l’aile syndicale du PJD, n’a pas hésité à adresser une lettre au chef de l’Exécutif pour se plaindre d’un membre du gouvernement, en l’occurrence Hassan Abyaba, le ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports. Le syndicat dénonce fermement, dans cette missive, la décision du ministre de procéder à la mutation de certains cadres qui lui sont affiliés dans la ville de Témara, citant l’exemple de la directrice provinciale de la jeunesse et des sports, Rabea Saadouni. L’UNMT interpelle donc directement le chef du gouvernement pour dénoncer la «mutation abusive de la directrice provinciale du secteur de la jeunesse et des sports de Témara vers Berrechid, sans que l’intéressée, qui réside avec sa famille et ses enfants à Kénitra, n’ait été avisée des raisons de cette décision».

Le syndicat pro-islamiste a usé de tous les arguements, n'hésitant pas à évoquer la situation créée par la pandémie du coronavirus, pour faire pression sur le ministre Abyaba à travers son chef, Saâd-Eddine El Othmani. La lettre réquisitoire du syndicat verse ainsi dans la pathos: «Au moment où le Maroc et le monde entier traversent une crise épidémiologique sans précédent nécessitant l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, la directrice provinciale de la jeunesse et des sports de Témara a été victime d’une mutation abusive. Pourtant, tout le monde reconnaît le sérieux et la compétence de cette dame, que ce soit à Larache où elle a exercé en tant que déléguée provinciale ou à Temara».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du jeudi 26 mars, que la direction de l’UNMT est allée jusqu’à se targuer d’avoir suspendu les grèves auxquelles avaient appelé plusieurs secteurs, au vu de la situation exceptionnelle que vit le pays. Quand bien même ce syndicat aurait décidé de passer à l’action, il n'aurait aucune marge de manoeuvre au vu, justement, de l’état d’urgence sanitaire qu’il évoque lui-même pour défendre ses membres. Ce qui est encore plus aberrant, c’est la demande faite au chef du gouvernement d’intervenir auprès du ministre Abyaba pour réintégrer Rabea Saadouni à son poste, à Témara. 

Des sources de la majorité n’ont pas apprécié cette façon de pratiquer le syndicalisme, même si la défense des membres affiliés à cette centrale demeure un droit garanti. Les mêmes sources affirment que ce droit permet à l’UNMT d’exercer une pression directe sur le ministre et d’engager un dialogue sans se prévaloir de l’autorité de son chef.

Par Hassan Benadad
Le 25/03/2020 à 19h48