Les agences urbaines au cœur d’une nouvelle bataille politique

Fatima-Zahra Mansouri.

Fatima-Zahra Mansouri. . DR

Revue de presseKiosque360. Les parlementaires du RNI et du PAM ne semblent pas être sur la même longueur d’onde concernant les réformes de fond des agences urbaines, auxquelles appellent les syndicats. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 30/01/2022 à 22h04

Les agences urbaines risquent bien d’être le sujet d’une véritable bataille politique, notamment entre les partis formant la majorité. Le Rassemblement national des indépendants (RNI) travaille en coulisse pour convaincre ses alliés de lancer une mission parlementaire exploratoire concernerant ces établissements chargés de l’urbanisme dans les différentes villes du Royaume. Sauf que le parti Authenticité et Modernité (PAM) ne semble pas vraiment convaincu par le lancement de cette mission sur des entités qui relèvent d’un secteur qu’il gère dans l’actuel gouvernement, à savoir celui de l’habitat et de l’urbanisme.

Dans son édition du lundi 31 janvier, Assabah écrit que le groupe parlementaire du PAM s’oppose toujours à la proposition du RNI. Pour rappel, c’est Fatima-Zahra Mansouri, l'une des leaders du PAM, qui assure la tutelle des agences de l’urbanisme. C’est d’ailleurs ce qui fait dire à des sources d’Assabah que la proposition d’une mission exploratoire pourrait en fait être un règlement de compte politique, particulièrement avec certains directeurs d’agences, notamment celles de Casablanca qui, contrairement à toutes les autres agences urbaines, relèvent du ministère de l’Intérieur.

Cette thèse semble s’appuyer sur les derniers mouvements enclenchés dans les autres agences qui relèvent de la tutelle du ministère de l’Habitat. La ministre PAMiste y a effectué récemment plusieurs changements, comme à Khemisset où le directeur a été remplacé, il y a quelques jours, par celui qui occupait le même poste à Tétouan. Il faisait objet de plaintes de plusieurs promoteurs qui ont dénoncé certaines pratiques auprès de Fatima-Zahra Mansouri.

Il n’est d’ailleurs pas le seul, à en croire Assabah. La publication écrit qu’au moins six autres directeurs, qui ont été pointés du doigt dans des rapports soumis au ministère, seraient sur la sellette. Néanmoins, pour le cas de l’Agence urbaine de Casablanca, la ministre n’a aucun pouvoir pour procéder à un quelconque changement. D’où l’intérêt que pourrait revêtir la mission parlementaire.

En attendant de voir ce qu’il en adviendra, le quotidien explique que les syndicats sont également engagés dans ce dossier. Certains ont déjà lancé des appels à des réformes de fond dans le secteur des agences urbaines, afin de mettre fin à certaines pratiques malsaines qui y sont monnaie courante. Certains d’entre eux dénoncent même la vente «au marché noir» des postes de responsabilité dans ce secteur, sachant que les responsables les plus anciens trouvent toujours un moyen de se maintenir à leurs postes.

Par Fayza Senhaji
Le 30/01/2022 à 22h04