Les coulisses de la visite en Algérie de leaders de la gauche marocaine

Le dossier saharien s'est bel et bien "invité" à la table des discussions entre Bensaïd Aït Idder et les dirigeants algériens.

Le dossier saharien s'est bel et bien invité" à la table des discussions entre Bensaïd Aït Idder et les dirigeants algériens. . dr

Des figures emblématiques de la gauche marocaine, en plus d’un membre dirigeant au PJD, ne se sont pas déplacés en Algérie que pour le quarantième jour du décès de feu Hocine Aït Ahmed. Bien d’autres desseins ont motivé ce déplacement. Révélations.

Le 10/02/2016 à 16h21

Le quarantième jour du décès de feu Hocine Aït Ahmed, commémoré vendredi dernier dans son fief kabyle du douar Aït Hammam, a déplacé des figures emblématiques de la gauche marocaine. Autant que les funérailles de ce socialiste algérien de la première heure, marquée par la présence d’un ancien compagnon de libération, en l’occurrence le leader socialiste marocain Abderrahmane El Youssoufi.

A l’instar de l’ancien Premier secrétaire de l’USFP, d’autres figures marquantes de la gauche marocaine ont ainsi tenu à rendre un dernier hommage au père fondateur du premier parti socialiste algérien (Front des forces socialistes, FFS), «Da L’hou» comme les Algériens aimaient l’appeler. Le regretté, maghrébin convaincu, a réussi, même à titre posthume, à réunir les «amis d’hier», autour d’un idéal de réunification que l’on croyait «enterré» à tout jamais en raison du faux conflit créé autour de la marocanité du Sahara.

Or, ce sujet, les leaders historiques de la gauche marocaine n’ont pas hésité à l'évoquer avec leurs interlocuteurs algériens, y compris le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Eux, ce sont Mohamed Bensaïd Aït Idder (ancien opposant à Hassan II, ex-chef du défunt parti de l’avant-garde démocratique socialiste), Mohamed El Yazghi, ancien premier secrétaire de l’USFP et ministre sous les gouvernement d’Abderrahmane El Youssoufi, Driss Jettou et Abbas El Fassi, Ismaïl Alaoui (ancien secrétaire général du PPS), sans oublier Saâdeddine El Othmani, membre dirigeant au Parti Justice et développement, ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Benkirane I.

Comme le révélait M.El Yazghi à Le360, à son retour d’Alger en début de semaine, la question du Sahara marocain s’est bel et bien «invitée» dans le déjeuner qui a été offert en l’honneur de la délégation marocaine par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra.

Une révélation confirmée par le quotidien algérien «Al Khabar» dans son édition de ce mercredi 10 février. Et ce n’est pas tout. Al Khabar, qui cite une source partisane algérienne, fait état de déplacement des leaders marocains à Alger, où ils ont tenu, dans la discrétion la plus totale, des discussions avec de nombreux dirigeants partisans algériens, dont ceux du FLN (Front de libération nationale, au pouvoir), le Front des forces socialistes (FFS), le parti fraîchement créé Talaya Al Horrya d’Ali Benflis, ex-candidat à la présidentielle de 2014, et ceux de l’Alliance verte.

Que s’est-il alors passé lors de ces discussions algéroises ? Contacté ce mercredi par Le360, le directeur du Centre Bensaïd Aït Idder pour les études et les recherches, Ahmed Slimani, affirme qu’un rapport détaillé de ces discussions serait en préparation sans en révéler la teneur.

Or, selon notre confrère «Al Khabar», relayé par le site «Algérie1», Mohamed Bensaïd Aït Idder aurait remis à ses homologues algériens des invitations pour prendre part à une conférence internationale sur le Sahara prévue en avril prochain à Marrakech.

D’après la même source, cette conférence internationale, initiée par le Centre Mohamed Bensaïd Aït Idder pour les études, serait même ouverte à des dirigeants du Polisario qui souhaiteraient y participer.

Espérons de notre part que l’initiative du Centre Aït Idder permettra de ramener les dirigeants du Polisario à la raison pour venir, à l’instar de plusieurs dizaines de ralliés, apporter leur pierre à l’édifice du nouveau Maroc, de Tanger à Lagouira.

Par Ziad Alami
Le 10/02/2016 à 16h21