Les élections du 8 septembre attisent les crises au sein du Polisario

Brahim Ghali.

Brahim Ghali. . DR

Revue de presseKiosque360. La forte participation des Sahraouis des provinces du Sud au scrutin du 8 septembre a provoqué le désarroi au sein de la direction du Polisario, ou du moins de ce qu’il en reste. Car la guerre des clans fait rage entre les séparatistes pour succéder à Brahim Ghali, dont le sort est déjà scellé.

Le 12/09/2021 à 19h31

Les clans au sein de la direction du Polisario se livrent une guerre de succession sans merci pour remplacer Brahim Ghali, qui ne donne plus signe de vie depuis un certain temps. Des sources indiquent que les autorités algériennes ont interdit à «Ghouilo», alias Benbattouche, toute visite depuis le vendredi 3 septembre. Encore faut-il avoir la certitude qu’il est toujours hospitalisé à Alger ou qu’il a été transféré vers un autre lieu plus secret. Au même moment, les habitants du Sahara se sont déplacés massivement pour choisir leurs candidats dans les élections législatives, régionales et communales qui ont eu lieu mercredi 8 septembre. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du lundi 13 septembre, que les séparatistes qui pariaient sur leurs soi-disant partisans à l’intérieur des provinces du Sud ont été désemparés par l’ampleur de la participation des Sahraouis à ce scrutin.

Une image qui contraste avec la mise en scène réalisée par les généraux algériens d’une parodie de congrès pour donner une légitimité à leurs sbires. Les séquestrés de Tindouf, qui ont vu les Sahraouis aller voter pour choisir leurs représentants, sont convaincus que les dés sont jetés et que la marocanité du Sahara est irréversible. En parallèle, les dirigeants dits de la «Boite 88» continuent d'occuper le siège du Polisario tout en essayant d’imposer à l’autre clan les prémices de l’après-Ghali, dont le sort semble définitivement scellé.

Le quotidien Assabah rapporte que le dirigeant Abi Bouchraya continue d’affirmer que le chef malade l’avait chargé de diriger les affaires du camp. Sauf que les cadors qui se sont rangés de son côté ont fini par se disputer à propos de la subvention qu’accorde l’armée algérienne à ladite cellule sécuritaire de Rabouni, chargée de surveiller les mouvements des habitants des camps. Le dirigeant Khatri Addouh s’est accaparé ce budget en avançant que c’est le secrétariat de l’instance politique qui est chargé de gérer toutes les cellules à l’intérieur du camp. Cette crise est venue s’ajouter au conflit qui fait rage entre les deux rivaux, Bachir Mustapha Sayed et Abi Bouchraya. 

Une guerre qui a pris une tournure plus grave après que ce dernier a chargé son neveu d’assassiner le neveu de Mustapha Sayed, qu'il accuse de transférer de grosses sommes d’argent du Danemark vers l’Algérie et de l’Espagne vers l’Afrique du Sud. Ces batailles d’influence endémiques se déroulent au vu et au su des services de renseignement algériens, qui peinent à maîtriser les affaires intérieures de leur pays. D’autant qu’ils ont été fortement impliqués dans les violations des droits de l’Homme en Kabylie et qu’ils sont confrontés à la reprise du hirak, ainsi qu’à une succession de crises socioéconomiques.

Par Hassan Benadad
Le 12/09/2021 à 19h31