Les enjeux de la tournée royale en Afrique

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Revue de presseKiosque360. La tournée du roi Mohammed VI en Afrique démontre l'intérêt du royaume pour la coopération Sud-Sud.

Le 16/02/2014 à 21h02

"A la veille de la visite d’Etat de Mohammed VI à Bamako et à Conakry, la diplomatie marocaine s’active pour placer le royaume au centre de l’échiquier sahélien", constate Jeune Afrique dans sa dernière livraison. Pour l’hebdomadaire qui consacre sa couverture à ce qu’il décrit comme étant "l’appel du Sud", l’intérêt du Maroc pour le continent relève d’un "souci de prestige, mais aussi d’impératifs sécuritaires". Il faut dire que "l’entrée en lice du Maroc dans la danse malienne est une surprise". Après, rappelle le magazine, la photo de Bilal Ag Acherif, secrétaire général du Mouvement national de libération de l’Azawad, priant à la droite du roi Mohammed VI à la mosquée de la Koutoubia, le communiqué de presse du Palais exprime des craintes d’éventuels malentendus sur l’objectif de cette nouvelle médiation marocaine. Une médiation qui survient après les tentatives burkinabès et algériennes, précise Jeune Afrique.

Positionnement stratégique

En somme, et comme l’explique Mohammed Benhammou, président du Centre marocaine des études stratégiques, sur les colonnes de l’hebdomadaire, "sans prendre la place de quiconque, le Maroc conteste la théorie algérienne de l’Etat-pivot qui se traduit par une volonté de mise sous tutelle de toute la région sahélienne". Loin de laisser miroiter une menace armée ou économique, le Maroc s’appuie, de manière de plus en plus assumée, sur la carte religieuse, souligne le magazine, faisant référence aux 500 imams maliens qui seront formés par le Maroc. Ceci marque le "signe de l’intérêt croissant des pays africains pour le modèle marocain de gestion du champ religieux", souligne de son côté Al Bayane qui consacre sa Une de ce lundi 17 février aux "retrouvailles du roi avec l’Afrique". Et d’ajouter que "la décision de ces pays de se tourner vers le Maroc représente, avant tout, un témoignage de l’aura spirituelle d’Amir Al Mouminine et de son engagement constant aux côtés des causes du continent". "Un tel positionnement stratégique place tout naturellement le Maroc au cœur des efforts internationaux visant à barrer la route aux groupes extrémistes et terroristes qui cherchent à s’implanter dans le septentrion sahélien", poursuit le journal. Clairement, pour Al Bayane, le Maroc a "un rôle stratégique en tant que défenseur de la stabilité politique des pays africains".

On lira d’ailleurs le témoignage de Moussa Diar, président de l’association d’amitié entre le Maroc et le Mali, sur les colonnes de Bayane Al Yaoum pour qui "cette visite du roi Mohammed VI, quelques mois après sa première visite à l’occasion de la cérémonie d'investiture d'Ibrahim Boubacar Keïta au Mali, est un signe fort de l’amitié qui relie les deux pays". Cette nouvelle visite est très attendue par les maliens, enchaîne Diar, qui témoigne également de l’implication du Maroc dans le processus de paix et de démocratisation du pays. C’est donc un peu comme un grand frère bienveillant que le roi Mohammed VI se rendra, à partir de mardi, au Mali, première étape de cette nouvelle tournée africaine. Un voyage hautement symbolique, mais qui le sera tout autant en matière de collaboration entre les deux pays.

Par Sophia Akhmisse
Le 16/02/2014 à 21h02