Les imams marocains chassés de Sebta et Melilla

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Revue de presseKiosque360. Les autorités espagnoles et algériennes auraient conclu un accord pour la gestion des mosquées des présides occupés de Sebta et Mellila. Un imam marocain qui dirige la prière du vendredi depuis 18 ans a été interdit de prêcher face au silence déconcertant du ministère des Habous.

Le 22/11/2019 à 19h22

Les informations qui circulent depuis quelque temps sur la conclusion d’un accord entre les autorités espagnoles et leurs homologues algériennes pour gérer les affaires religieuses dans les présides occupés de Sebta et Melilla se confirment. Un imam marocain vient d’être empêché de diriger la prière dans les mosquées de la ville occupée de Melilla où il présidait pourtant la prêche du vendredi depuis plus de 18 ans. La Guardia Civil lui a tout simplement interdit l’accès à la ville et l’a sommé d’aller diriger la prière à Nador.

Selon certaines sources, les raisons qui ont poussé les autorités espagnoles à prendre cette décision sont dénuées de tout fondement. Ce qui est étonnant, c’est que les associations islamiques de la ville n’ont pas soutenu ce prédicateur connu par ses compétences et ses capacités à défendre les valeurs nationales.

Les mêmes sources expliquent ce silence par d'éventuelles instructions qu’ils auraient reçues pour ne manifester aucun soutien à leur compatriote. D’autant que leurs dirigeants n’arrivent jamais à accorder leurs violons et se déchirent dans d’interminables luttes de leadership. Comble de l’ironie, c’est une association espagnole qui a diffusé un communiqué dans lequel elle dénonce l’interdiction à l’imam de prêcher dans la mosquée de Mellila. Certains résidants marocains sont, par contre, convaincus que cette mesure entre dans le cadre de l’accord qui permet aux autorités algériennes de faire main basse sur les mosquées de la ville occupée.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du samedi 23 novembre, que plusieurs réunions ont eu lieu entre Houria Sahili, la représentante du FLN en Espagne et les autorités espagnoles auxquelles a participé un Marocain affilié au groupe islamique Ennour. Cette femme, qui occupe aussi le poste de coordinatrice générale des socialistes arabes, est connue pour ses relations étroites avec les renseignements militaires algériens.

Au terme de ces multiples rencontres avec les responsables des présides occupés, un accord aurait été conclu sur la version définitive de la gestion des mosquées. Les mêmes sources s’étonnent que le ministère des affaires islamiques et des Habous marocain garde le silence. Il est vrai que près de 11 mosquées sont sous l’autorité des dirigeants de la ville mais les prières y sont toutes dirigées par des imams marocains.

Par Hassan Benadad
Le 22/11/2019 à 19h22