Les partisans de Benkirane menacent de renverser le gouvernement El Othmani

Il s’agit de la première grande sortie des pro-Benkirane, depuis que ce dernier s'est retiré de la direction du parti islamiste. Lors d’une rencontre de préparation du 6ème congrès national de la Chabiba du PJD, ils n’ont d'ailleurs pas tari d’éloges à son endroit.

Selon Al Akhbar, qui rend compte de cette rencontre dans son édition de ce mardi 9 janvier, Abdelali Hamieddine, membre de la deuxième Chambre du Parlement, a rappelé à Saâd-Eddine El Othmani que le dernier congrès du parti ne lui avait pas signé de chèque en blanc. Pour enfoncer le clou, ajoute le quotidien, Abdelali Hamieddine, également ancien membre du secrétariat général, déclare que l’actuel SG a été élu à 51% des voix des congressistes. Autrement dit, poursuit-il, les 49% acquis à Benkirane pourraient remettre ce dernier au-devant de la scène politique et pousser le parti à quitter le gouvernement.

Pour Abdelali Hamieddine, Abdelilah Benkirane a été le seul à pouvoir tenir tête à l’ami du roi, allusion faite à Fouad Ali El Himma, actuel conseiller du souverain. L’ancien dirigeant islamiste a accusé les agents et les auxiliaires d’autorité d’avoir falsifié les élections au profit du parti du Tracteur.

Khalid Boukaiî, SG de la jeunesse du PJD, a menacé à son tour de «faire revenir» le «zaïm» grâce à qui, à l’en croire, le PJD a pu enchaîner les sacres électoraux. «C’est pour cette raison qu’on a mis fin à sa carrière et qu’on l’a mis à la retraite», poursuit Khalid Boukaiî.

Pour Al Akhbar, ce meeting consacre la naissance d’un «courant rebelle» contre El Othmani. Mais il annonce aussi un changement radical chez les pro-Benkirane. Car, explique le journal, si ces derniers ne juraient avant que par la patrie, là, ils ne jurent plus qu’au nom du parti.

Le 6ème congrès national de la jeunesse du PJD se tiendra au courant de ce mois de janvier.