Les revendications des homosexuels sur la table d’El Othmani

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Revue de presseKiosque360. C’est une première au Maroc. Quinze organisations et associations nationales de défense des droits humains viennent d’adresser une lettre ouverte au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, lui demandant d’assurer la protection des homosexuels et de garantir leurs droits.

Le 17/10/2017 à 10h13

La déclaration du ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, qui a qualifié les homosexuels d'«ordures», continue de provoquer réactions, indignation et polémiques et de faire les choux gras des médias. Quinze associations et organisations de défense des droits humains au Maroc sont, d'ailleurs, montées au créneau pour dénoncer les propos du ministre d’Etat chargé des droits de l'Homme, appelant le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, à agir pour assurer la protection des droits des homosexuels, même s’ils ne constituent qu’une minorité au sein de la société marocaine.

Ces instances nationales de défense des droits humains, dont l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), l’Association de défense des droits de l’Homme (ADDH) et le Centre marocain pour la démocratie et la sécurité (CMDS), s’en sont pris au ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, condamnant fermement ses propos, prononcés dernièrement, lors d’une rencontre organisée par le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) sur les mécanismes de prévention de la torture.

Le quotidien Assabah précise, dans son édition de ce mardi 16 octobre, que ce collectif associatif, qui s’est adressé au chef du gouvernement, qualifie la déclaration de l’ancien ministre de la Justice de «violation de la Constitution marocaine qui, dans son préambule, affirme l’engagement de l’Etat marocain vis-à-vis des droits de l’Homme, dans le respect des conventions internationales». Ainsi, les instances nationales de défense des droits de l’Homme appellent le chef du gouvernement à protéger les droits et les libertés individuelles. Par ailleurs, elles demandent au Parquet général d’ouvrir une enquête suite aux propos, jugés «anticonstitutionnels et discriminatoires», de Mustapha Ramid. Et de rappeler que ce n’est pas la première fois que le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, qui est également membre du secrétariat général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), fait une déclaration homophobe. En effet, il avait déjà suscité la polémique en 2015, quand il avait appelé les homosexuels «à changer de sexe» pour ne pas tomber sous le coup de la loi. 

Par Mohamed Younsi
Le 17/10/2017 à 10h13