Les sages de l’USFP se mobilisent pour l’union

Le360

Revue de presseKiosque360. L'USFP vit une situation de crise interne. Menacé dans son union par le courant «Ouverture et Démocratie», le parti se mobilise pour maintenir la cohésion. Un mouvement a été créé à cet égard.

Le 15/12/2014 à 07h28

Dans son édition de ce lundi 15 décembre, le quotidien arabophone Al Akhbar souligne que les rencontres tenues au cours des dernières semaines par des leaders de l’USFP ont donné naissance à un mouvement au sein du parti, en marge de l’organisation de l’Assemblée générale du courant «Ouverture et Démocratie» prévue samedi prochain. Cette assemblée annoncera la scission consommée du courant de feu Ahmed Zaidi et son affiliation à l'Union nationale des forces populaires (UNFP).

Selon des sources partisanes, citées par la publication, ce nouveau mouvement est notamment conduit par Abdelouahed Radi, ex-Premier secrétaire de l’USFP, Fathallah Oualalou, maire de Rabat, Abdelhadi Khairate et Said Chbaatou, outre d’autres leaders du parti.

Les rencontres tenues par ce mouvement se sont soldées par un appel baptisé «pour l’avenir de l’USFP», appel exhortant Driss Lachgar à emprunter la voie du dialogue avec ses adversaires pour éviter la scission au sein du parti. Le mouvement a également discuté des propositions pour la tenue d’un congrès extraordinaire du parti, croit savoir le journal.

Appel à la cohésionL’appel, dont le journal détient une copie, souligne que les militants, cadres et différentes instances de l’USFP, conscients de l’étape «sensible» et «critique» que traverse le parti, laquelle est marquée par une crise interne qui influe négativement sur le fonctionnement normal de ses institutions et menace son union et sa continuité, plaident pour une «mobilisation ittihadie» en vue de «contenir» cette crise et prémunir le parti.

Le document appelle également la direction actuelle de la formation à engager un dialogue serein et respecter le principe de la différence pour aller vers un dénouement de cette crise et créer un climat favorable à l’amorce d’un dialogue ittihadi constructif dans le cadre de l’unité partisane, et dans la perspective des prochaines échéances électorales.

Lachgar s’obstineMême son de cloche dans le journal Akhbar Al Yaoum qui rapporte que l’ex-ministre du Commerce et de l’industrie, Mohamed Reda Chami, a révélé les détails de sa rencontre au siège du parlement avec le Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, soulignant que ce dernier l’a surpris quand il lui a lancé: «si les camarades veulent se retirer du parti, je vais les aider à le faire». «Il m’est difficile d’admettre qu’un Premier secrétaire puisse parler des parlementaires de son parti de cette façon-ci», dira ainsi Reda Chami. Et d’ajouter que Lachgar a voulu savoir s’il préparait les réunions de ceux qu’il a qualifié d’«adversaires de la légitimité», ca à quoi Chami a rétorqué que «les camarades ne travaillent pas en dehors de l’idée noble ittihadie» et font de leur mieux pour défendre les idées authentiques de l’Union telles qu’énoncées par les fondateurs du parti.

Paradoxalement, Abdelali Doumou, le leader du courant de feu Zaidi, a estimé que l’appel «pour l’avenir de l’USFP» intervient trop tardivement et est de nature à «brouiller» la rencontre du 20 décembre. «Où étaient les partisans de cet appel (..) au moment où Lachgar semait la division au sein du groupe parlementaire, du syndicat et parmi les militantes et la jeunesse?», s’est-il interrogé.

Il semble que les leaders de l’USFP ont enfin saisi les lourdes conséquences de la scission sur leur parti à l’approche des échéances électorales. Leur mobilisation réussira-t-elle à rallier les esprits et créer une certaine cohésion au sein du parti de la rose?

Par Hicham Alaoui
Le 15/12/2014 à 07h28