Les syndicats des fonctionnaires de la Santé et de la Justice annoncent une grève générale ces 7, 8 et 9 mai

Des infirmiers-ères et des aides-soignant(e)s du ministère de la Santé participent à un sit in, le 11 mai 2023, devant le Parlement, à Rabat.

Revue de presseLa coordination syndicale de la Santé a annoncé une grève nationale les 8 et 9 mai prochains ainsi que la tenue d’un sit-in devant le siège du ministère de la Santé, le 26 mai. De son côté, le syndicat national de la Justice, issu de la Confédération démocratique du travail (CDT), appelle les secrétaires greffiers à observer une grève nationale de 72 heures, les 7, 8 et 9 mai prochains. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 05/05/2024 à 19h22

Les syndicats représentant les fonctionnaires de la Santé et de la Justice ont décidé de reprendre leurs mouvements de protestations, en annonçant l’observation d’une série de grèves, respectivement de 48 et de 72 heures, dès la semaine prochaine.

La coordination syndicale des fonctionnaires relevant du ministère de la Santé décrète ainsi une grève les 7, 8 et 26 mai prochains, dans l’ensemble des services hospitaliers, à l’exception des services d’urgence et de réanimation, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 6 mai.

Cette grève nationale, indique le syndicat, reflète l’ampleur des tensions qui caractérisent le travail des fonctionnaires du ministère de la Santé, ainsi que leur colère, après l’indifférence affichée du gouvernement envers leurs revendications, qu’ils qualifient de «justes» et de «légitimes».

Cette grève fait aussi suite, explique le syndicat, à un «reniement» des accords qui avaient été signés entre le ministère de la Santé et l’ensemble des syndicats représentant les fonctionnaires relevant du ministère de la Santé.

À l’issue d’une récente réunion à Casablanca, les leaders de la coordination syndicale des fonctionnaires relevant du ministère de la Santé ont, dans un communiqué, insisté sur «la nécessité de préserver tous les droits et les acquis des professionnels de la santé, et à leur tête leur qualité de fonctionnaire, ainsi que la gestion des postes et des salaires à partir du budget général de l’État et la préservation des situations administratives actuelles prévues par le statut général de la fonction publique, ainsi que toutes les garanties qui en découlent».

Cette coordination syndicale tient le gouvernement pour responsable de la renonciation des contenus des accords et des procès-verbaux qui avaient été signés entre le ministère de la Santé et l’ensemble des syndicats, en ce qui concerne leurs revendications financières, morales et juridiques.

L’autre mouvement de grève de cette semaine à venir concerne les fonctionnaires affiliés au syndicat national de la Justice, issu de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui appelle les secrétaires greffiers à observer une grève nationale de 72 heures les 7, 8 et 9 mai prochains.

La CDT dénonce «l’absence de toute volonté politique du gouvernement pour satisfaire les revendications légitimes des fonctionnaires du secrétariat-greffe, conformément au projet d’amendement du statut de cette instance, qui fait l’objet d’un accord avec le ministère de la Justice».

Dans un communiqué, la CDT a vivement critiqué «le veto opposé par le ministère de l’Économie et des finances à propos des revendications légitimes du secrétariat-greffe, avec l’évocation de justifications rocambolesques».

Ce syndicat tient à rappeler au gouvernement que le secrétariat-greffe verse des sommes considérables au budget de l’État, via les amendes collectées dans l’ensemble des tribunaux du Royaume.

Contrairement aux fonctionnaires de la Santé et de la Justice, ceux des collectivités territoriales ont quant à eux opté pour l’initiation d’un dialogue avec le ministère de l’Intérieur.

C’est d’ailleurs ce département qui a proposé cette solution en appelant, vendredi dernier, à la tenue d’une réunion entre les leaders de cette coordination syndicale et les responsables de la Direction générale des collectivités territoriales, ainsi que les directeurs centraux de ce département.

À cette réunion, les leaders syndicaux ont insisté sur la nécessité «d’apaiser le climat qui prévaut parmi les salariés, en suspendant les décisions de prélèvements effectués sur les salaires des grévistes, et en restituant les montants déjà prélevés».

Les leaders syndicaux ont également demandé à leurs interlocuteurs de procéder à une «révision du contenu du projet du dialogue sectoriel», par l’adoption d’un «plafond dans le temps», et d’un «calendrier détaillé».

Lors de ces discussions, les leaders syndicaux ont eu gain de cause, les responsables du ministère ayant accepté de fixer un délai précis pour achever les négociations sectorielles, et pour prendre des décisions définitives à propos des dossiers en suspens, dans un délai maximal fixé au 11 juin 2024.

Par Hassan Benadad
Le 05/05/2024 à 19h22