Les victimes de Bab Darna en colère contre Saâd-Eddine El Othmani

Saâd-Eddine El Othmani, le Chef du gouvernement. 

Saâd-Eddine El Othmani, le Chef du gouvernement.  . DR

Revue de presseKiosque360. Les récentes déclarations du chef du gouvernement, qui s'est lavé les mains de toute responsabilité de l’Exécutif dans le scandale immobilier de Bab Darna, a suscité la colère des victimes.

Le 28/01/2020 à 20h04

On s’en souvient: dans une récente sortie, la première du genre, où il s’exprimait devant la Chambre des conseillers sur le scandale immobilier de Bab Darna, le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, avait botté en touche. Niant toute part de responsabilité de son Exécutif dans cette affaire, il avait poussé la logique jusqu’au bout en comparant les victimes à des gens qui auraient accordé du crédit à un "moul hanoute", soit un épicier. En d’autres termes, l’affaire concerne un acheteur et un «vendeur», et le gouvernement n’a rien à voir là-dedans.

Mal lui en aura décidément pris puisque c’est devant plus de 1.000 victimes qu’il devra répondre de cette sortie. Relayé par Assabah dans son édition du mercredi 29 janvier, un communiqué des victimes fustige ces propos et considère qu’il s’agit d’une fuite en avant d’El Othmani et d'une tentative d’enlever toute responsabilité à des institutions et parties censées être les garantes de ce genre d’opérations immobilières. «Une telle attitude est indigne d’un chef de parti que les Marocains ont élu pour défendre leurs droits et préserver leur dignité», peut-on encore lire. 

Pour rappel, c'est lors d’une séance de questions orales à la Chambre des conseillers qu'El Othmani a réduit tout le scandale à une simple transaction entre un client et un épicier crapuleux. Ahurissant, répondent les victimes qui affirment que la responsabilité de l’Exécutif est avérée. Et d'ajouter qu’on n’achète pas un bien immobilier comme on se rend chez un épicier. «Il s’agit de beaucoup d’argent, du fruit du travail et de l’épargne de Marocains d’ici et d’ailleurs, qui a été donné non pas à un épicier mais à un promoteur immobilier autorisé à exercer et disposant d’un registre de commerce», soulignent-ils.

Ce promoteur, comme tous les autres, s’est fait connaître par la voie de la publicité qui a été diffusée sur, notamment, une chaîne publique, et à travers sa présence dans des salons (Smap-immo en l’occurrence) organisés par une tutelle gouvernementale, soit le ministère de l’Habitat, ainsi que par le biais de panneaux publicitaires autorisés par des conseils communaux et de villes.

Whats else? Ce promoteur mafieux a poussé l’arnaque jusqu’à édifier un siège prestigieux et entreprendre des travaux sur des terrains qu’il ne possédait même pas. Où étaient alors les agents et organismes de contrôle?

Par Maya Zidoune
Le 28/01/2020 à 20h04