L’orge subventionnée s’invite, à son tour, aux joutes électorales

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Revue de presseKiosque360. Des partis politiques ont essayé d’avoir la mainmise sur la distribution de la subvention de l’orge aux agriculteurs, pour en faire une carte politique et électorale. Les petits fellahs, durement touchés par la sécheresse, font appel aux pouvoirs publics pour mettre fin à ce scandale.

Le 31/08/2020 à 20h38

Les agriculteurs ont mis en garde contre la faillite qui les menace à cause de la politique des portes fermées menée par les autorités provinciales chargées de distribuer les aliments pour bétail subventionnés par l’Etat. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 1er septembre, que des centaines de petits fellahs sont las d’attendre la venue des commissions chargées de superviser cette aide. D’autant que les services concernés ont été contraints de fermer leurs portes à cause du confinement, laissant ainsi des dizaines de projets d’irrigation en souffrance depuis la précédente saison agricole. Une problématique qui a pris une autre tournure à Benslimane, où plusieurs agriculteurs ont crié au scandale en accusant les sections des partis politiques d’avoir la mainmise sur la distribution de l’orge. 

Cette opération, disent-ils, est devenue une carte électorale pour certains présidents de communes, tandis que d’autres communes comme Mlila, Ouled Ali, Toualaa ou Rdadna sont privées de cette subvention. C’est ainsi que des élus se sont infiltrés dans les commissions provinciales chargées de superviser l’opération de distribution de l’orge, afin de s’en servir à des fins électorales ou pour contrer leurs adversaires politiques. C’est ce qui a poussé le ministère de l’Intérieur à prendre des mesures strictes pour contrecarrer ceux qui convoitent la rente de l’orge.

Le quotidien Assabah rapporte que les petits agriculteurs ont insisté pour que la distribution de la subvention soit confiée à l’administration territoriale, refusant toute intervention des élus. Une ingérence, poursuivent-ils, qui va pousser les notables des partis et leurs intermédiaires à exploiter les besoins des fellahs à des fins politiques et électorales. Du coup, ils appellent les autorités locales à intervenir pour procéder à une distribution équitable de ces produits vitaux en recourant aux commerçants et aux véritables professionnels, et non pas aux élus. 

Autant dire, ajoutent les mêmes intervenants, qu'il s’agit de préserver l’indépendance des commissions provinciales chargées de distribuer les quotas aux communes. Il faut rappeler que la distribution des aliments pour bétail, dans le cadre de la lutte contre les effets de la sécheresse, relève des autorités provinciales. Le secrétaire général de chaque préfecture préside une commission composée des membres concernés pour distribuer les quotas à chaque commune. Par la suite, c’est une commission locale qui prend la relève pour distribuer directement les quotas aux bénéficiaires, toujours sous la supervision des autorités locales.

Par Hassan Benadad
Le 31/08/2020 à 20h38