Maelainine a "mâle" au PJD

Amina Maelainine, députée du Parti de la Justice et du Développement (PJD). 

Amina Maelainine, députée du Parti de la Justice et du Développement (PJD).  . DR

Revue de presseKiosque360. Elle n’a pas digéré son éjection du poste de vice-présidente de la première Chambre. Et elle en rend responsable le secrétariat général auquel elle s’en est prise en des termes très durs, accusant par la même occasion les membres du parti de manquer de virilité et de sens de l’honneur.

Le 17/04/2019 à 18h43

La députée islamiste Amina Maelainine a réagi de manière on ne peut plus dure à son éviction du bureau de la première Chambre. Elle s’en est prise sans ménagement à la direction de son parti qui lui a préféré une autre députée pour occuper le poste de 7e vice-président de la Chambre. Responsabilité qu’elle a d’ailleurs assumée depuis le début de l’actuelle législature.

En effet, la députée a choisi les réseaux sociaux, principalement Facebook, sur lequel elle a été sévèrement critiquée, y compris par les siens, pour ses photos prises à Paris sans voile, pour répondre à la direction du parti, relève le quotidien Assabah dans son édition du jeudi 18 avril. Ce faisant, Maelainine a également tenu à réagir aux récentes déclarations faites à la presse par le ministre d’Etat, Mustapha Ramid, qui estime que «Maelainine a fait son temps».

Pour la députée, cela n’est pas nouveau. Ainsi, explique-t-elle dans sa publication citée par Assabah, «ce n’est pas la première fois qu’on ne vote pas pour moi lors de la désignation de candidats aux postes de responsabilité. Le secrétariat général a déjà voté contre moi lorsqu’il a été question de désigner le vice-président de la Chambre des représentants au début de ce mandat. Il avait soutenu un autre membre du parti pour occuper ce poste, et ce malgré le vote des membres du groupe parlementaire qui m’était favorable. Le secrétariat général s’est également opposé à ce que je le rejoigne, en votant contre une proposition en ce sens, pour ne citer que ces deux cas».

Certes, poursuit la députée citée par le quotidien, on ne peut pas s’attendre à un vote positif à tous les coups. «C’est pour cela que je n’ai d’ailleurs jamais commenté les résultats des procédures de vote ou de désignation menées par le secrétariat général», souligne-t-elle. Cependant, s’indigne la députée, «lorsqu'on tente de se faire héros sur mon dos à coup de commentaires et d’analyses, comme l’ont fait de nombreux membres du parti, je considère cela comme un manque de virilité et de sens de l’honneur (Rojoula) ».

Toujours en s’adressant à ses détracteurs, la députée estime que le fait de «s’adonner aux déclarations et insinuations répétitives et sélectives, avec comme arrière-fond une campagne de diffamation et d’offense délibérée et bien étudiée contre ma personne, cela ne fait certainement pas de leurs auteurs des héros». De même, poursuit-elle, «ce genre d’agissements ne comble pas, non plus, le vide laissé par le manque de prises de positions chez ces personnes».

La députée islamiste, rappelle le journal, a essuyé dernièrement de sévères critiques, notamment de la part des autres femmes membres du parti, après la publication de ses photos sans voile. Elle a également eu des échanges virulents avec le ministre d’Etat, Mustapha Ramid, et s’en est même plainte auprès de l’ancien secrétaire général Abdelilah Benkirane. Ce dernier, conclut le journal, a appelé, à cette occasion, le parti à élargir la marge de la liberté d’expression dans ses rangs pour que ses cadres ne finissent pas un jour par le quitter. Mais cela ne l’a pas empêché de se retourner, plus tard, contre la députée, critiquant, lui aussi, son comportement.

Par Amyne Asmlal
Le 17/04/2019 à 18h43