Maroc-Europe: les leçons d'une diplomatie souveraine

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Revue de presseKiosque360. La diplomatie marocaine est basée sur le respect des principes de souveraineté et d’indépendance tant que la réciprocité est de mise. Dans le cas contraire, la réaction du Maroc est ferme comme il l’a montré récemment avec certains pays européens.

Le 14/05/2021 à 22h06

On ne peut pas appréhender la réalité des décisions que prend, aujourd’hui, le Maroc à l’encontre de certains pays sans se référer à son histoire diplomatique. Une histoire qui ne découle pas des hasards de l’histoire ou de la géographie, ni des caprices des gouvernants qui ont dirigé les affaires de l’Etat marocain depuis sa création. L’hebdomadaire Al Watan rapporte, dans son numéro 891 du jeudi 13 mai 2021, que la première leçon à tirer de cette donne est que les relations du royaume avec son environnement régional et le reste du monde étaient encadrées par le respect des principes de souveraineté et d’indépendance dans la prise de décision. Autant dire que ces relations étaient basées, dans la pratique, sur deux facteurs essentiels: La prégnance de l’histoire diplomatique en tant qu’incidence matérielle sur les attributs de l’Etat et la conscience des rois du Maroc de l’importance des valeurs civilisationnelles de notre pays et de sa situation stratégique.

Ces deux facteurs nécessitent la gestion des relations du royaume avec son environnement et le reste du monde sur la base du principe de l’équilibre et de la sobriété dans la prise de décision. Car dans pareil cas, la précipitation et l’impulsivité ne peuvent mener le Maroc et son environnement que vers des crises inextricables. C’est à partir de ce principe que le Maroc a tissé des relations de coopération qui ne servent pas uniquement les intérêts du royaume et ses partenaires. Bien plus, ces partenariats garantissent la stabilité et la sécurité de la région dans ses dimensions maghrébine, africaine, arabe et internationale. C’est une constante que le Maroc veille à préserver avec tous les pays du monde tant que le principe de la réciprocité est de mise.

Dans le cas contraire, la réaction du Maroc est instantanée et ferme comme c’est le cas, ces derniers temps, dans ses relations tendues avec certains pays européens. Ces tensions sont liées essentiellement à notre cause nationale (Sahara marocain) après les victoires acquises sur le terrain et sur le plan diplomatique sur le sujet. Certains pays ont, en effet, dévoilé leur hostilité envers le Maroc après sa réussite à rapprocher les points de vue entre les parties du conflit en Lybie et surtout après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis.

L’éditorialiste de l’hebdomadaire Al Watan en déduit que notre pays a, ainsi, rappelé son ambassadeur à Berlin après l’accumulation des positions hostiles de l’Allemagne envers le Maroc. Ce pays a essayé de nuire aux intérêts supérieurs du royaume par son attitude négative vis-à-vis de notre cause nationale, par sa tentative d’exclure le Maroc du rôle régional qu’il joue dans le conflit libyen et en protégeant des terroristes de l’acabit de Mohamed Hajib.

La position du Maroc a été tout aussi ferme quand l’Espagne a accepté de recevoir sur son territoire le tortionnaire en chef du Polisario accusé d’avoir commis des crimes de guerre envers des Sahraouis marocains et de graves violations des droits de l’homme. La fermeté de la diplomatie marocaine ne date pas d’hier puisque, déjà en 2015, elle a répondu du tac au tac à la Suède quand ce pays avait menacé le Maroc de reconnaître le Polisario.

Le Maroc a agi avec la même sévérité envers la France en 2014 quand ce pays a tenté d’investir notre ambassade à Paris pour convoquer le directeur général de la DGSN. Il en fut de même avec les Pays-Bas en 2018 quand ce pays a essayé de s’immiscer dans les affaires intérieures de notre pays via un rapport de leur ministre des Affaires étrangères sur les évènements d’Al Hoceima. Le Maroc avait, aussi, en avril 2020 refusé l’attitude opportuniste de ce même pays dans l’affaire du rapatriement des personnes portant la double nationalité marocaine et néerlandaise suite aux répercussions du Covid-19. Quand on décrypte les positions hostiles de ces pays, on découvre qu’elles découlent de complexes psychiques et historiques, notamment la nostalgie de l’ère coloniale.

D’autres continuent à considérer le Maroc comme un protectorat parce qu’ils ignorent la spécificité de l’histoire du royaume et oublient ou feignent d’oublier que le royaume est indépendant depuis 1956. Un pays qui se distingue par les caractéristiques uniques de son histoire diplomatique qu’on ne peut dissocier de l’histoire tout court de ce royaume millénaire, constituant ainsi l’exception dans le monde arabe et africain.

C’est la leçon qu’il faut tirer d’une diplomatie indépendante qui se bat pour une cause nationale que défend l’Etat avec tous ses appareils et ses ailes exécutives et législatives ainsi qu’avec toutes ses expressions populaires.

Par Hassan Benadad
Le 14/05/2021 à 22h06