Mendicité: Bassima Hakkaoui propose de sanctionner ceux qui font l'aumône

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Revue de presseKiosque360. Interpellée sur l'ampleur que prend le phénomène de la mendicité dans nos rues, la ministre de la Famille et de la solidarité propose de sanctionner ceux qui font l'aumône.

Le 06/06/2019 à 19h27

C’est une proposition qui risque bien d’attirer des foudres à Bassima Hakkaoui. Pour lutter contre le phénomène de la mendicité qui prend de plus en plus d’ampleur au Maroc, au point que certains (pour ne pas dire beaucoup!) en font un vrai métier, la ministre de la Famille, de la solidarité, de l'égalité et du développement social propose de sanctionner les bienfaiteurs au lieu des mendiants, rapporte Assabah dans son édition du vendredi 7 juin. 

La ministre intervenait devant des parlementaires de la deuxième Chambre qui la questionnaient sur les réalisations de son département, lorsqu’elle a été interpellée sur ce phénomène et, particulièrement, sur ces «faux» mendiants qui louent des enfants pour faire la manche dans les rues. Bassima Hakkaoui a alors évoqué le fait que certains pays ont désormais recours aux sanctions contre les personnes qui viennent en aide à des mendiants qui n’en ont en réalité pas besoin.

Le journal rapporte, par ailleurs, que la ministre s’est lancée dans une analyse du phénomène de la mendicité, expliquant que celle-ci est due à des facteurs de trois natures: sociale, économique et psychologique. Pour les deux premiers, Bassima Hakkaoui 

a défendu son gouvernement (et le précédent, dans lequel elle occupait la même responsabilité) en rappelant la mise en place de plusieurs programmes qui permettent d’éviter que des personnes ne se retrouvent contraintes à mendier pour subvenir à leurs besoins. Pour ceux qui recourent à la mendicité pour des questions psychologiques, la ministre propose de mettre en place des dispositifs permettant de les soigner, au lieu de les arrêter et les mettre en prison comme le recommandent certains parlementaires.

Notons que, parmi les points qui ont été évoqués lors du passage de la ministre de la Famille et de la solidarité à la Chambre des Conseillers, figure la situation des enfants que les professionnels de la mendicité louent. Des parlementaires ont appelé à l’urgence de lutter contre ce phénomène en raison de ce qu’endurent ces enfants, parfois obligés de prendre des médicaments dangereux pour attiser la compassion des citoyens et les inciter ainsi à faire l’aumône à ceux qui les exploitent. Pour ces conseillers, il s’agit là d’une traite d'êtres humains qu’il faut sanctionner sévèrement.

Par Fayza Senhaji
Le 06/06/2019 à 19h27