Ministère de l’Intérieur: les dessous d’un nouveau «séisme»

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, en réunion aves les walis.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur, en réunion aves les walis. . MAP

Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur a procédé à un vaste mouvement dans l’Administration territoriale. 1.574 agents d’autorité ont été touchés, soit 38% d'entre eux. Les détails.

Le 24/06/2018 à 21h00

Le ministère de l’Intérieur vient de procéder à un mouvement dans les rangs des agents d’autorité, mouvement qui a concerné 1.574 agents. Depuis, tout le monde se demande surtout qui sont les 110 agents d’autorité qui ont été présentés devant les conseils de discipline et sanctionnés, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du lundi 25 juin. Il s’agit, explique le journal, de 25 agents d’autorité, dont un wali et cinq gouverneurs, qui ont été révoqués, de 21 agents d’autorité, dont un gouverneur, qui ont été relevés de leurs fonctions, de 29 agents d’autorité qui ont été rétrogradés, de 21 agents d’autorité qui ont reçu un blâme et de 14 autres qui ont eu un avertissement.

Akhbar Al Yaoum précise que c’est l’ancien wali de Marrakech-Safi, Abdelfettah Lebjioui, suspendu depuis décembre dernier, qui a été rayé définitivement des rangs de l’administration territoriale. Il a été accusé, entre autres, d’avoir cédé des terrains appartenant au domaine privé de l’Etat à des promoteurs immobiliers, dans le cadre de la commission régionale de l’investissement. Une partie de ces terrains devaient initialement abriter des équipements publics prévus dans le programme «Marrakech, cité du renouveau permanent», affirme le journal. La même ville a vu le rappel à l’administration centrale, sans mission, du pacha de Hay hassani, M’hamed Abia, et d'un agent d’autorité au grade de caïd officiant dans la même zone en été, à Tata. Les deux responsables ont été présentés devant le conseil de discipline, leur zone d’intervention ayant connu un développement notoire de l’habitat anarchique.

Non loin de Marrakech, à Rhamna, c’est le Pacha de Sidi Bouathmane qui a fait les frais des mesures disciplinaires prises en décembre de l’année dernière. Après un passage devant le conseil disciplinaire, il se voit rétrograder au rang de super-caid et affecté à Driouech. Le caïd du premier arrondissement de Benguerir s’est vu, pour sa part, muter à Tanger. C’est le cas également du chef de division des Affaires intérieures à la province de Rhamna qui a été muté, au même poste, à Nador, alors que le pacha de Benguerir, dans la même province, a été rétrogradé au rang de chef de cercle à Bzou, à Azilal.

Dans l’Oriental, le dernier mouvement des agents d’autorité a propulsé le pacha d’Oujda, Aziz Rahine, au poste de secrétaire général de la province d’Ouarzazate, alors que son homologue, le pacha de Béni Drar, a été muté à Errachidia. Dans la province d’Oujda, ce mouvement a touché un autre pacha et 24 caïds, dont deux ont été promus. A Nador, le pacha de la ville a été promu au grade de secrétaire général et nommé à la province d’Errachidia, alors que plusieurs autres agents d’autorité ont été réaffectés à Casablanca, Berrechid et Chtouka-Ait Baha.

Dans le Nord, Tanger a connu l’un des plus grands taux de remplacement des agents d’autorité, puisque 85% de ces derniers ont été concernés par ce mouvement, précise le journal. Le chef de la DAG (division des Affaires générales) dans la province de Tanger, promu secrétaire général et affecté à Figuig, ainsi que le secrétaire général de la même province, muté à Oujda, constituent les deux grandes surprises de cette opération. Le pacha de Gzenaya a été muté à Oued Zem, alors que quatre chefs de cercle sur six ont été remplacés. Pour ce qui est des caïds chefs d’arrondissement, 22 sur un total de 27 ont été réaffectés à d’autres postes. En revanche, à Tétouan, ce dernier mouvement n’a touché qu’un nombre limité d'agents d’autorité.

Enfin, dans la région de Fès-Meknès, de nombreux caïds officiant dans les zones urbaines et rurales de la région ont reçu un blâme après leur passage devant le conseil de discipline. Ils ont, de plus, été réaffectés dans des zones éloignées. Ainsi, par exemple, le dernier mouvement des agents d’autorité a coûté son poste au pacha de Ain Allah, qui a été rétrogradé au rang de caïd et muté à Guerssif. Il a été sanctionné, explique le journal, pour ne pas avoir su gérer un mouvement de contestation qui avait éclaté dans la commune, suite à une opération de distribution d'aides alimentaires.

Notons que ce mouvement des agents d’autorité a concerné 38% de l’ensemble des membres de ce corps exerçant au sein de l’Administration territoriale. Il a connu la promotion à des grades supérieurs de 212 agents d’autorité, soit de 22 pachas, chefs de cercle et chefs de district au grade de secrétaire général, 163 caïds aux grades de pacha, chef de cercle et chef de district et 27 khalifas de caïd au grade de caïd.

Par Amyne Asmlal
Le 24/06/2018 à 21h00