Mondial 2026. Soutien saoudien aux États-Unis: la classe politique marocaine hors d’elle

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S’il est un sentiment partagé par l’ensemble de la classe politique marocaine, c’est bien celui de la colère contre la décision de certains pays arabes, l’Arabie saoudite et les Émirats surtout, de soutenir le trio nord-américain. Réactions.

Le 14/06/2018 à 15h10

Colère, frustration, incompréhension… Les mots ne manquent pas à nos dirigeants politiques quand il s’agit de qualifier la décision prise par l’Arabie saoudite de soutenir et défendre le dossier nord-américain, au détriment de la candidature du Maroc, à l’organisation de la Coupe du Monde 2026. Le verdict est tombé, hier mardi, en faveur des États-Unis, mais s’il était plus ou moins attendu, c’est le retournement de veste de pays arabes «frères» qui choque.

Rachid Talbi El Alami: une «trahison»En attendant une réaction officielle du gouvernement, le ministre de la Jeunesse et des sports, par ailleurs membre du Bureau politique du RNI (Rassemblement national des indépendants), a été on ne peut plus clair. Rachid Talbi Alami parle même de «trahison». D’autant que celle-ci émane de pays dont «l’appui devrait aller sans dire», précise-t-il.

Nabil Benabdellah: «Le Maroc n’oubliera pas»Nabil Benabdellah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) abonde dans le même sens. «Ce n’est pas le fait d’avoir perdu devant le véritable rouleau compresseur que sont les États-Unis et dans une course où l’argent a pesé de tout son poids qui nous a le plus blessé, mais c’est plutôt l’attitude extrêmement inamicale de certains pays amis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en tête. Je pense que le Maroc n’est pas près d’oublier un tel retournement», affirme le S.G du PPS.

Mohamed Ouzzine: le temps de la méfianceMembre du bureau politique du Mouvement populaire et ancien ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Ouzzine avoue être perplexe. «Une telle position de la part de ces pays ne peut être que source de frustration et de grande déception pour nous. Ce n’est pas l’expression de la volonté des peuples de ces pays, mais celle de leurs dirigeants, dont il faudra désormais se méfier. Et je retiens que nos pays amis du Maghreb ont tous été au rendez-vous», dit-il.

Driss Lechgar: «préoccupations»Pour le Premier secrétaire de l’Union socialiste des forces populaires, «nous ne pouvons que partager le sentiment de déception et de frustration de nos concitoyens, et nous nous interrogeons sur la nature même des relations qui nous unissent avec des pays capables d’être aussi négatifs à notre égard. C’est incompréhensible et préoccupant».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Tarik Qattab
Le 14/06/2018 à 15h10