Monjib et le Centre Ibn Rochd: une affaire “familiale” très rentable

Maâti Monjib.

Maâti Monjib. . DR

Revue de presseKiosque360. “Al Ahdath Al Maghribiya” revient sur l’affaire de Maâti Monjib et dévoile toutes les zones d’ombre qui entourent le Centre et la Société Ibn Rochd, son tour de table et ses financements. Une affaire très lucrative pour Monjib et ses proches.

Le 09/11/2015 à 22h49

Nos confrères d’“Al Ahdath” ont choisi de revenir sur l’affaire Maâti Monjib, mais après la fin de sa (présumée) grève de la faim. Dans son édition du lundi 9 novembre, le quotidien casablancais dévoile une série de mystères qui entouraient le Centre (et Société) Ibn Rochd.

On découvre ainsi que le tour de table de cette "société", présentée comme étant une ONG à l’étranger, était constitué de trois personnes : Maâti et Faima Monjib (sa sœur) en plus d’Ahmed Arib. Bien que détenant 98% des actions, l’actionnaire a confié à sa sœur le poste d’administrateur (avec 1% des actions), alors que le troisième associé était chargé des relations avec les administrations.

Sauf que, pour garder la main sur les finances du centre-société-ONG, l’historien a fait signer une procuration à sa sœur pour maîtriser tous les comptes bancaires. Et l’argent coulait vraiment à flot.

Selon “Al Ahdath”, entre décembre 2009, date de la création du centre, et décembre 2014, date de sa liquidation, les deux comptes des Monjib ont été alimentés de 3.5 millions DH. L’historien retirait lui-même de l’argent, en liquide, sur les deux comptes. Au total, ces retraits ont atteint 3.1 millions DH dont 2.45 millions ont été déposés sur un troisième compte bloqué. Ledit compte générait évidemment des intérêts.

2.45 Millions DH dans les pochesSur ce même troisième compte, Maâti Monjib a retiré, le 1er novembre 2014, 1 million DH et 1.050.0000 DH qu’il a remis à sa sœur et à sa femme. Autrement dit, explique “Al Ahdath”, 2.45 millions DH ont fini dans les poches de l’historien militant.

Autre révélation d’"Al Ahdath", le compte sur lequel était viré le salaire de professeur universitaire de Maâti Monjib n’a pas été «touché» entre 2013 et 2015! Comment faisait-il pour vivre sans salaire durant toute cette période? C’est l’une des questions à laquelle il a refusé de répondre devant les enquêteurs.

Entre 2012 et 2015, affirme le journal, l’AMJI (Association marocaine du journalisme d’investigation), dont l’historien était le secrétaire général (et vrai patron), a reçu huit virements de l’étranger d’un total de 2.45 millions DH. Et Maâti Monjib et ses amis à l’AMJI ont «oublié» de déclarer cette manne étrangère au Secrétariat général du gouvernement (SGG), comme le stipule la loi. Mais ce n’était pas la seule omission : ils ont oublié de bien maquiller les indemnités du seul salarié de l’AMJI. Car le «pauvre militant» Samad Ayach percevait officiellement 3.000 DH par mois. 

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 09/11/2015 à 22h49