Moscou recadre sévèrement Alger pour avoir colporté de fausses informations sur les relations maroco-russes

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue marocain, Nasser Bourita, au ministère des Affaires étrangères, à Rabat. 

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue marocain, Nasser Bourita, au ministère des Affaires étrangères, à Rabat.  . DR

Le site du ministère russe des Affaires étrangères a publié, hier, jeudi 28 octobre, un article-communiqué qui tourne totalement en dérision le traitement médiatique mensonger que les journaux de la junte algérienne adoptent quand ils abordent tout sujet relatif au Maroc.

Le 29/10/2021 à 10h32

Le journal algérien Echourouk vient de se fendre, le 18 octobre dernier, d’un article qui tente d’insinuer, sur la base d’un tissu de fausses informations, que les relations maroco-russes sont «chauffées à blanc, notamment en raison du renforcement de la coopération de la Russie avec l'Algérie».

Sous ce titre, «L'Algérie est à l'origine du déclenchement de la crise entre la Russie et le Maroc», l'article a suscité une colère froide du département des Affaires étrangères russe qui a réagi hier, jeudi 28 octobre, à travers un communiqué publié sur son site internet.

D’emblée, la réponse du département dirigé par Sergei Lavrov, chef de la diplomatie russe depuis 2004, indique qu’«un autre faux a été fabriqué par le journal Echourouk, ayant publié l'article "L'Algérie est à l'origine du déclenchement de la crise entre la Russie et le Maroc", et qui revendique sans aucun doute un prix dans deux nominations à la fois», celle, précise le ministère russe des Affaires étrangères, du meilleur prix de la «désinformation» et celle du meilleur prix de la «fausse analyse».

Le journaliste Mohamed Mouslim, auteur nommément cité de cet embrouillamini de fake news, est ainsi accusé de «propagation de mensonges éhontés» en créant de toutes pièces une crise dans les relations maroco-russes.

Et le ministère russe de démonter point par point les allégations du média algérien qui parle, pêle-mêle, d’un prétendu rappel par Moscou de son ambassadeur à Rabat pour consultations, de la suspension des vols de RAM vers la Russie, de l’annulation du forum russo-arabe sur la coopération au niveau des ministres des Affaires étrangères, un forum qui aurait dû se tenir à Marrakech le 28 octobre 2021.

Ainsi, en ce qui concerne la suspension des deux vols hebdomadaires de RAM vers Moscou, décision effectivement en vigueur depuis le 5 octobre dernier, le ministère russe des Affaires étrangères explique que «les autorités marocaines ont pris la décision de suspendre les vols en raison de la détérioration de la situation sanitaire et épidémiologique en Russie. Il n'y a ici aucune implication politique». Cette même détérioration sanitaire, en plus de l'agenda chargé de Sergueï Lavrov, sont à l’origine du report de la rencontre russo-arabe à Marrakech (et non à Rabat, comme a de nouveau menti Echourouk), précise le ministère russe, qui se demande sur quelle planète peut bien se trouver le média algérien, au point d’ignorer les effets de la pandémie de Covid-19 qui sévit depuis 2020 à travers le monde entier.

Pour ce qui est de la présence à Moscou de l’ambassadeur russe à Rabat, Valery Shuvaev, «utilisée par Mouslim comme indice en faveur de ses fabrications complotistes…, affirmant qu'il s'agit d'un rappel pour consultations», le ministère russe précise que son diplomate «était en vacances planifiées, et est déjà revenu, depuis le 24 octobre, à Rabat, où il exerce depuis et le plus normalement du monde ses fonctions».

De même, l’assertion selon laquelle les relations russo-marocaines sont au bord de l’implosion, «à cause du renforcement de la coopération entre la Russie et l’Algérie», surtout, ajoute le journal, que le Maroc s’est vu refuser l’achat de «missiles et sous-marins russes sophistiqués, alors que cet armement a été livré à l’Algérie», a reçu une réponse cinglante de Moscou.

Tout cela «ne correspond pas à la réalité et n'existe que dans l'imaginaire de l'auteur de l’article du journal Echourouk», qui, «soit dit en passant», écrit le ministère russe des Affaires étrangères, ferait mieux de s’inspirer de la crédibilité de la presse marocaine. Et de citer Le360 en exemple, pour avoir écrit un article dans lequel il donne la parole au département de Nasser Bourita, qui a catégoriquement démenti les mensonges algériens. Un démenti réitéré par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Leonidovitch Bogdanov, qui a exprimé sa «perplexité» face à ces mensonges algériens lors d’une réunion tenue le 21 octobre dernier avec l'ambassadeur du Maroc à Moscou.

Par Mohammed Ould Boah
Le 29/10/2021 à 10h32