MP: un congrès extraordinaire après les élections

Des membres du mouvement populaire, (MP) dont des députés et d’éminents leaders au bureau politique et au conseil national, comptent créer un nouveau courant qui se chargera des préparatifs de la tenue d’un congrès extraordinaire après les élections, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce vendredi 28 août. L’objectif est de réformer la ligne politique du parti et de changer l’actuelle direction composée du trio Mohand Laenser, Halima El Assali et Mohamed Ouzzine. Aussi, précise Najat Kaji, membre du bureau exécutif de l’Organisation des femmes harakies et du conseil national et présidente de sa commission juridique, ce courant s’active à mettre en place une cellule pour rassembler les signatures nécessaires à la tenue d’un congrès extraordinaire, comme le stipulent les statuts du parti.

Cette avocate au barreau de Meknès, poursuit le quotidien, affirme que le parti est dans la tourmente à cause de l’arrivisme qui a pris le pas sur le militantisme et l’intérêt général. Et de souligner que le parti plonge dans un chaos dont la responsabilité incombe à la direction actuelle. «Les instances du parti et ses organisations parallèles restent formelles et personne ne sait qui siège au conseil national ni qui est sur la liste de ses membres», a-t-elle déclaré en dénonçant l’absence de démocratie interne et la marginalisation des membres du parti. Et de révéler des irrégularités juridiques flagrantes qui touchent notamment au conseil national qui ne s’est pas réuni pour élire la commission nationale des élections chargée de définir les critères et les procédures du choix des candidats du parti, ainsi que ses orientations et ses alliances électorales et politiques.

Pire encore, dévoile cette militante du MP, les statuts du parti ont été falsifiés après leur approbation par le congrès. Elle cite notamment l’article concernant l’accès au bureau politique. Cet article a été modifié pour permettre à certains d’accéder à cette instance. De même, l’article concernant l’appartenance des ministres au bureau politique a été modifié pour leur permettre de préserver ce statut d’appartenance après leur mission ministérielle, comme ce fut le cas d’Ouzzine après son limogeage.