Nikolaj Harris, ambassadeur danois au Maroc: «Sur la question du Sahara, notre position est claire»

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Revue de presseKiosque 360. Nikolaj Harris, ambassadeur du Royaume du Danemark au Maroc, affirme que la position de son pays sur le Sahara marocain ne souffre d'aucune ambiguïté, contrairement à ce que d’aucuns pourraient croire.

Le 02/03/2020 à 23h27

L’ambassadeur du Royaume du Danemark au Maroc, et pour la Mauritanie également, est un fin connaisseur de la situation socio-politico-économique du pays. C’est en tout ce qui transparaît à la lecture d’une longue interview accordée au quotidien Al Massae et parue dans son édition de ce mardi 3 mars.

Mais quand on sait que le Danemark travaille actuellement, en vertu d’une convention signée avec le Maroc, sur un important projet d’informatisation en vue de la modernisation et de l'affinement des données statistiques marocaines, on comprend pourquoi Nikolaj Harris connaît quasiment tous les chiffres qui concernent le Maroc. Taux de chômage des jeunes ou des diplômés, disparités entre les milieux rural et urbain, nombre de mariages de filles mineures, de divorces, de cas de violences faites au femmes… Rien n'échappe à cet ambassadeur nordique.

Nikolas Harris, qui dit travailler sans relâche sur ce projet d’informatisation statistique avec Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au plan, est convaincu que la production de données statistiques précises, au Maroc, est la plus à même de mettre à la disposition des décideurs, dans tous les domaines, un tableau de bord fiable au service du développement tous azimuts du pays. Un développement pour lequel le Maroc fournit des efforts louables, selon le diplomate danois, à travers des chantiers déjà réalisés ou en gestation.

Questionné sur la position danoise quant à la question de l’intégrité territoriale du Maroc, Nikolaj Harris a d’abord tenu à préciser que, contrairement à ce que rapportent souvent les médias marocains, la position de son pays sur le Sahara est plus que claire. En effet, selon lui, le Danemark est, «à l’instar de la majorité des pays du monde, favorable à une solution politique, acceptable par toutes les parties, juste et durable, sous les auspices de l’ONU». Il dit espérer voir rapidement un remplaçant à Horst Kokler en vue de reprendre les négociations là où ce dernier les avait laissées.

Nikolaj Harris a bien évidemment abordé l’acte barbare d’Imlil dans lequel, en décembre 2018, deux Scandinaves, une Danoise et une Norvégienne, avaient été sauvagement assassinées par des terroristes. Il a particulièrement retenu l’élan de solidarité populaire sans précédent qui a été massivement exprimé, plusieurs jours durant, devant l'ambassade du Danemark à Rabat, ainsi que la coopération exemplaire des autorités sécuritaires et politiques marocaines avec leurs homologues danois.

L’ambassadeur danois s’est, enfin, dit très séduit par les efforts de la Commission spéciale chargée du modèle du développement. Il tient, à cet effet, à lui glisser un conseil: celui de donner, comme au Danemark, dit-il, «la grande priorité aux libertés démocratiques, car elles sont intimement liées au progrès et au développement économique». Mais il reconnaît que le modèle des pays nordiques, qui ont un «indice du bonheur» très élevé, est le fruit de conditions socio-historiques locales très particulières que même de nombreux pays d’Europe n’ont pu calquer, malgré leurs moyens économiques plus importants.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 02/03/2020 à 23h27