Nizar Baraka appelle à accélérer les réformes politiques pour sortir de la «zone grise»

Le360

Revue de presseKiosque360. Nizar Baraka a, dans une intervention devant le comité central de l’Istiqlal, appelé le gouvernement à accélérer le rythme des réformes. Il estime qu’il n’y aura pas de développement économique, ni de progrès social, sans la réhabilitation des institutions démocratiques.

Le 16/12/2018 à 21h12

Le comité central du parti de l’Istiqlal a réclamé l’adoption de réformes politiques et institutionnelles en mesure de régler les problèmes internes du pays et de «mettre fin aux agissements qui affaiblissent les acquis dans les domaines de la démocratie, des droits de l’Homme et des libertés publiques.» Le Parlement istiqalien estime qu’il «faut sortir de la zone grise caractérisée par la nonchalance, l’attentisme et l’hésitation dans la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles». Le comité central du PI, qui s’est réuni samedi dernier, a appelé à «activer les réformes de la Constitution pour couper court à certaines tergiversations dans le développement de la politique et des droits de l’Homme. Il faut, en outre, consacrer définitivement la démocratie dans notre pays, sachant qu’elle constitue le seul moyen pour la mise en œuvre du nouveau modèle de développement auquel aspire la population».

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 17 décembre, que les Istiqlaliens ont demandé la révision de la loi sur l’organisation des partis politiques. Ils estiment que cette révision doit disposer«d’outils qui renforcent sa position constitutionnelle tout en lui permettant de bénéficier de grandes marges pour son action d’encadrement de la société. Autrement dit, il faut engager des réformes pour améliorer le système de subvention aux partis et financer les activités politiques avec plus de transparence. Pour ce faire, il faut mobiliser les ressources nécessaires et diversifier les sources de financement pour faire face aux évolutions actuelles et consolider l’action politique».

Le comité central de l’Istiqlal a demandé au gouvernement de réagir rapidement à la décision du roi Mohammed VI relative à l’augmentation de la subvention publique aux partis politiques. Une subvention, ajoutent les Istiqlaliens, «qui doit essentiellement renforcer le développement de la fonction d’encadrement et la force de proposition des partis politiques». Le communiqué du comité central ajoute que cette subvention doit «consolider les compétences dans les domaines de la réflexion, de l’analyse et de la création». 

Le secrétaire général du PI, Nizar Baraka, a, dans un exposé politique devant le comité central, mis l’accent sur l’importance cruciale du volet politique dans l’amélioration du modèle de développement: «Il n’y aura pas de développement économique équilibré, ni de progrès social solidaire, sans la poursuite de la réforme politique et institutionnelle et sans la sortie de la zone grise qui mine les acquis». le patron du PI a critiqué «les hésitations du gouvernement et ses atermoiements chroniques à honorer ses engagements sur le dialogue social, la stratégie de la formation et l’emploi, ainsi que le plafonnement des prix de carburants». Il a enchaîné en demandant au gouvernement d’El Othmani «d’augmenter les salaires des fonctionnaires avant l’approbation du projet de loi de Finances, pour mettre fin à la détérioration du pouvoir d’achat. Une décision qui doit constituer la première étape pour améliorer les revenus de tous les travailleurs et l’ensemble des citoyens. Des décisions qui devraient être prises après négociations dans le cadre du dialogue social».

Baraka a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité de «renouveler et d’élargir la classe politique par l’ouverture d’un dialogue national de conciliation entre ses différentes composantes. Il faut dépasser l’antagonisme entre le politique et le technocrate, entre l’économique et le politique ou, encore, entre les militants et les notables locaux».«On ne peut pas réhabiliter les institutions démocratiques représentatives, ni leur imposer la reddition des comptes sans déterminer les responsabilités des secteurs ministériels, qui doivent être délimitées dans le cadre de la loi organique du gouvernement. Car il faut mettre fin au chevauchement des prérogatives entre différents départements. Lequel empêche l’application saine du principe qui lie la responsabilité à la reddition des comptes», a ajouté Nizar Baraka.

Par Hassan Benadad
Le 16/12/2018 à 21h12