Nomination aux hautes fonctions: le PJD et le PPS se partagent le "gâteau partisan"

Un conseil de gouvernement sous la présidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.

Un conseil de gouvernement sous la présidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. A l’issue du Conseil de gouvernement du jeudi 30 août, plusieurs nominations à de hautes fonctions ont été annoncées. Elles concernent surtout le ministère de la Santé et celui de l’Emploi. Anas Doukkali a ainsi casé ses camarades et Mohamed Yatim ses frères.

Le 31/08/2018 à 21h48

Malgré les bisbilles qui divisent actuellement le PJD et le PPS au sujet de la suppression du département de l’Eau que gérait Charafat Afailal, les deux frères-ennemis de la majorité gouvernementale viennent d’accaparer l’essentiel des nominations à de hautes fonctions approuvées lors du conseil du gouvernement de ce jeudi 30 août.

Ainsi, le quotidien Assabah, dans son édition des samedi-dimanche 1er et 2 septembre, parle d’un accord tacite entre les différents partis composant la coalition gouvernementale, accord en vertu duquel chaque ministre peut nommer les «siens» au sein de son département. Un semblant de «partage du gâteau», estime le journal, qui critique une telle pratique du moment qu’elle ouvre la voie à la nomination de certaines «incompétences» à de hautes fonctions du simple fait de leur appartenance partisane.

Une critique que partage Al Akhbar de ce week-end qui donne comme exemple concret la nomination par Mohamed Yatim, ministre de l'Emploi et de l'insertion professionnelle, de Abdelmouneim Madani (PJD) parachuté comme nouveau directeur de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC).

Or Madani vient d’échouer à trois reprises à un concours de sélection d'un nouveau directeur pour l’Entraide nationale, poste qu’il avait déjà occupé sous la supervision de Bassima Hakkaoui, ministre PJDiste de la Solidarité et de la famille. Madani y aurait laissé des «casseroles qui méritent une intervention judiciaire», selon Al Akhbar, plutôt qu’une promotion à la tête de l’ANAPEC. 

La part du lion des nominations est revenue au PPS qui a campé tous les hauts postes du ministère de la Santé. Ainsi Saïd Fekkak, qui disputait le secrétariat général du PPS à Nabil Benabdallah, est reconduit à la présidence de la Fondation Hassan II pour la promotion des œuvres sociales du personnel du secteur public de la santé. Il en est de même pour Lahcen Chtibi (PPS), inspecteur général de la même Fondation, Dr Mohammed Youbi, Taoufik Jamal, Rachid Seddik et Yahia Abdelhakim, tous devenus directeur d’un département au sein du ministère de la Santé.

Ce partage du gâteau entre PPS et PJD, en matière de nominations à de hautes fonctions, intervient dans un contexte de crise entre les deux partis, suite à la sortie du gouvernement de Charafat Afailal (PPS), ex-secrétaire d’Etat à l’Eau. Une crise qui a conduit certains dirigeants du PPS, dont le «sage» Ismail Alaoui, à appeler à quitter l’actuelle coalition gouvernementale.

Par Mohammed Ould Boah
Le 31/08/2018 à 21h48