Nouvelles révélations sur la cellule des "Daechiennes" emprisonnées à Salé

mohamed Elkho-Le360

Revue de presseKiosque360. L’avant-dernière audience du procès des dix femmes pro-Daech a eu lieu jeudi. Les prévenues, dont sept mineures, ont tout nié devant le juge. La prochaine audience promet des échanges houleux. Les explications.

Le 02/06/2017 à 23h00

La Cour d’appel de Salé, spécialisée dans les crimes du terrorisme, a connu, jeudi, le déroulement de l’avant-dernière audience du procès des terroristes mineures pro-Daech arrêtées en octobre dernier. Le procès devrait être clos vers la fin du mois, affirme le journal Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce week-end des 3 et 4 juin. Ce procès ne concerne que les 7 jeunes filles mineurs membres de ce réseaux de dix prévenues âgées entre 14 et 30 ans, rappelle le journal. Le dossier a été, en effet, scindé en raison de la nature des concernées.

Selon le journal, l’audience du jeudi a été particulièrement houleuse et a connu des échanges tendus entre le ministère public et les mineures poursuivies, âgées entre 15 et 17 ans et dont la plupart sont des lyciennes. Les mises en cause ont rejeté toutes les charges qui leur sont reprochées. De même, elles ont nié toute relation avec l’organisation terroriste Daech et soutenu ne pas être au courant d’un quelconque projet de terroriste. En conséquence, elles ont prétendu avoir été contraintes de signer les PV de leurs interrogatoires par le BCIJ. Pour celles qui ont refusé de signer, ce sont leurs parents qui auraient été obligés de le faire à leur place.

Les prévenues mineures, précise le journal, ont également affirmé avoir été privée de présence de leurs tuteurs légitimes ou légaux pendant les interrogatoires qu’elles ont subis pendant l’instruction de leurs dossiers. C’est d’ailleurs ce dernier point qui risque de susciter de vifs débats juridiques lors de la prochaine audience prévue le 22 juin. En effet, selon la défense, la loi autorise les prévenues mineures à se faire assister, lors des interrogatoires, par un tuteur légitime ou légal. Et ce, d’abord, pour les mettre en confiance et, ensuite, pour leur éviter de faire des déclarations qui risqueraient d’aggraver leur cas, étant donné qu’étant mineurs, elles ne sont pas souvent conscientes de la gravité de leur situation.

Le journal rappelle que les dix femmes pro-Daech dont sept mineures, deux âgées de 19 et une femme de 30 ans, sont poursuivies pour apologie du terrorisme et tentative de préparation d'actes terroristes. Cette cellule composée exclusivement de jeunes femmes s’activant à Kénitra, Tan Tan, Sidi Slimane, Salé, Tanger, Oulad Tayma, Zagora et Sidi Taïbi (petite localité entre Salé et Kénitra), a été démantelée par le BCIJ le 3 octobre 2016. Il s’est avéré que les dix prévenues ont des liens familiaux et ont également, pour la plupart, des proches mâles qui se trouvent dans la zone de conflit syro-irakienne.

D’ailleurs elles auraient planifié des attentats kamikazes suivant l’exemple du frère de l’une d’entre elles qui s’était fait exploser en Irak au début de la même année. D’autre part, selon les éléments de l’enquête, en plus de leurs activités d’embrigadement d’autres éléments féminins pour le compte de Daech, les dix jeunes femmes préparaient des attentats contre plusieurs cibles sensibles au Maroc et ailleurs dans d’autres pays.

Par Amyne Asmlal
Le 02/06/2017 à 23h00