Opération Marhaba: pourquoi il faut revoir le protocole sanitaire au Maroc

Des MRE accueillis à leur arrivée au Maroc par une membre de la fondation Mohammed V pour la Solidarité, lors d'une précédente opération Marhaba. 

Des MRE accueillis à leur arrivée au Maroc par une membre de la fondation Mohammed V pour la Solidarité, lors d'une précédente opération Marhaba.  . DR

L’opération Marhaba ne pourra pas avoir lieu cet été. Au-delà des questions techniques et de coopération avec les pays concernés, c’est le protocole sanitaire du Maroc qui s’érige comme principal écueil. Explications.

Le 26/06/2020 à 12h32

Imaginez un MRE installé en Allemagne qui, accompagné de sa petite famille, décide de venir passer quelques jours au Maroc. Une fois qu’il a foulé le sol national, lui et les siens doivent être placés en quarantaine pendant neuf jours. De retour en Allemagne, ils devront encore être confinés pour 14 jours. Au total, cela fait 23 jours. Plus de trois semaines de quarantaine avec les effets psychologiques que cela implique, surtout pour les enfants.

Cette petite histoire résume le dilemme auquel sont confrontés les MRE qui désirent visiter le royaume pendant cet été et, pour beaucoup et surtout, lors des jours de la fête de l’Aïd El-Kébir.

Selon nos sources, pour trouver une solution de déblocage, il faut absolument, et de manière urgente, revoir le protocole sanitaire du Maroc qui prévoit actuellement 9 jours de quarantaine à tout Marocain en provenance de l'étranger.

«Rien ne nous empêche de mettre en place un confinement allégé de 48 heures par exemple avec deux tests PCR», nous explique une source qui suit ce dossier.

Pour les autres aspects, il restera à accélérer les échanges avec les premiers pays concernés par l’opération de transit et surtout avec l’Espagne. 

S’il est vrai que la Commission conjointe Maroc-Espagne n’a pas pu se tenir, les responsables de Madrid n’ont pas cessé de répéter, ces derniers jours, que tout le sort de toute l’opération dépend des autorités marocaines.

Quant aux aspects d’organisation et de logistique, des préparatifs sont en cours pour parer à toute éventualité et le Maroc a démontré qu’il pouvait faire face à beaucoup d’imprévus grâce à une efficiente coordination entre tous les services concernés.

La balle est aujourd’hui entre les mains du Comité de veille scientifique qui doit reconsidérer et trouver des alternatives aux neuf jours de quarantaine qui sont dissuasifs pour les MRE souhaitant venir au mois de juillet et d’août au pays.

Par Mohammed Boudarham
Le 26/06/2020 à 12h32