PAM: Abdellatif Ouahbi dans l’œil du cyclone

Abdellatif Ouahbi.
 

Abdellatif Ouahbi.   . DR

Revue de presseKiosque360. Une soixantaine de membres du PAM, dont des fondateurs, d’anciens dirigeants et des parlementaires, reprochent au secrétaire général de prendre des décisions contraires aux fondements et aux statuts du parti. Il est également accusé d’agir de manière unilatérale.

Le 17/05/2020 à 19h35

C’est une réalité, le nouveau secrétaire général du PAM n’a jamais fait l’unanimité autour de lui. Aujourd’hui encore, après à peine quelques mois à son poste, c’est sa gestion du parti qui est fortement critiquée et, notamment, la dernière décision qu'il a prise. Le secrétaire général du PAM vient, en effet, de saisir la Cour constitutionnelle pour contester la régularité du vote par le Parlement de certains textes de loi adoptés récemment. Un acte qui lui a valu une levée de boucliers au sein même de sa formation, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 18 mai. Il a été accusé, notamment, de «prendre des décisions de manière unilatérale».

Bien qu'il ait veillé à faire signer le recours adressé à la Cour constitutionnelle par au moins 81 députés, le secrétaire général n’a pas été épargné par certains ténors de son parti. Ainsi, souligne le quotidien, le président de la commission de l’Intérieur et membre du groupe parlementaire du PAM, Hicham El Mouhajri, a adressé de virulentes critiques à la direction du parti et aux membre du groupe parlementaire qui ont soutenu cette initiative. C’est à n'y rien comprendre. Nous avons participé, en tant que parti représenté aussi bien au bureau de la Chambre que dans la conférence du président, avec la présidence de la Chambre, à la prise des décisions (relatives au fonctionnement de la Chambre pendant la période de l’état d’urgence sanitaire). Ces mêmes décisions que le parti conteste aujourd’hui devant la Cour constitutionnelle!», s’est notamment indigné le député cité par le quotidien.

Cette prise de position est partagée par d’autres parlementaires, souligne Al Ahdath Al Maghribia. Pour ces élus, le comportement du secrétaire général est contraire à la morale et aux usages politiques. Pire encore, ajoutent les députés du PAM, ce genre d’initiatives aux risques non calculés pourrait même coûter très cher au parti. Ils disent, de même, ne plus savoir sous laquelle de ses trois casquettes agit le patron de leur parti, celle de l’avocat qu’il est, du député membre du groupe parlementaire ou de secrétaire général.

Le recours devant la Cour constitutionnelle n’est, en effet, que la goutte qui a fait déborder le vase, poursuit le quotidien. Des membres du parti, membres fondateurs, anciens dirigeants, anciens membres du bureau politique, élus et conseillers locaux sont unanimes pour rejeter la manière avec laquelle le nouveau secrétaire général gère les affaires de leur parti, surtout pendant cette période de crise. Il a profité de la situation actuelle pour prendre, de manière unilatérale, des décisions contraires aux statuts et au règlement intérieur du parti, soutiennent-ils.

Dans un communiqué signé par 59 de ces personnalités du parti, il est reproché au secrétaire général de profiter de cette situation exceptionnelle que traverse le pays pour annoncer des positionnements politiques inappropriées et contraires aux valeurs fondatrices, à l’identité et au projet social du PAM. Entre autres griefs retenus contre le nouveau secrétaire général, cette fois sur le plan organisationnel, la révocation de 8 secrétaires régionaux qui ont été remplacés dans des conditions contraires aux statuts du parti. Il lui a été également reproché de s’immiscer dans les affaires intérieures de la Chambre des représentants pour avoir décidé, il y a quelque temps, de remplacer le chef du groupe parlementaire.

Par Amyne Asmlal
Le 17/05/2020 à 19h35