Parlement: le PLF, comme une lettre à la poste

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement.

Aziz Akhannouch, chef du gouvernement. . DR

Revue de presseKiosque360. Le PLF 2022 sera adopté samedi. Son examen aura duré à peine trois semaines. Il sera adopté sans avoir soulevé, contre toute attente, un véritable débat public. Cet article est une revue de presse de l'hebdomadaire La Vie Éco.

Le 12/11/2021 à 18h58

Le première Chambre du Parlement devrait adopter samedi, en séance plénière, le projet de loi de Finances pour l’exercice 2022. Cette année, le PLF n’a pas soulevé de remous. Il n’y a presque pas eu de débat public, en dehors du cadre institutionnel du Parlement. Et même au sein de l’institution législative, les amendements, moment fort de ce débat, ont été présentés et adoptés pour ainsi dire en catimini. Au point que l’opposition, en particulier le PJD, s’est rabattue sur le retrait, sur demande du ministre de la Justice, du projet de loi portant amendement du Code pénal, devenu, par la magie des réseaux sociaux, «la loi sur l’enrichissement illicite», pour animer un peu le débat public en parallèle avec le PLF, note l’hebdomadaire La Vie Eco dans son édition du vendredi 12 novembre.

Pourtant, poursuit l’hebdomadaire, le PLF est bien le texte le plus important de l’année et devrait, à ce titre, focaliser, grâce notamment à l’action de l’opposition, l’attention de l’opinion publique. En effet, souligne l’hebdomadaire, le budget est par définition l’instrument de la politique économique le plus important dont dispose le gouvernement. Partant de là, le budget, loin d’être une simple compilation de recettes et de dépenses, est la feuille de route de la politique sociale et économique pour chaque exercice budgétaire. Le débat du PLF est traditionnellement l’occasion d’un échange vif entre l’opposition et le gouvernement sur l’opportunité de ses choix, notamment économiques et sociaux.

Pourquoi donc le premier PLF présenté par le gouvernement Akhannouch n’a-t-il pas soulevé un tel débat? Il se peut, estime La Vie Eco, que les formations de l’opposition n’aient, en fait, rien trouvé à redire face à la décision du gouvernement d’augmenter le budget du ministère de l’Education nationale de plus de 6% par rapport à 2021 et à son engagement pour une école publique de qualité. L’opposition n’aurait, non plus, rien à reprocher à l’Exécutif en matière de Santé, puisqu’avec une hausse de 19% du budget par rapport à l’exercice précédent, il peut, entre autres, ouvrir pas moins de 16 centres hospitaliers, ce qui représente plus de 2.000 lits supplémentaires. Et ce n’est qu’un exemple.

Il est fort probable que les partis de l’opposition soient à court d’arguments face à l’initiative du gouvernement d’injecter plus de 1 milliard de dirhams dans le budget du ministère de l’Emploi, qui a ainsi connu une hausse de... 60% pour ouvrir des chantiers pouvant employer 125.000 personnes, dont principalement celles qui n’ont ni emploi, ni formation. Il se peut aussi, et c’est le plus important, que ces trois domaines, l’Enseignement, la Santé et l’Emploi, sur lesquels le gouvernement a déployé un effort financier considérable, représentent exactement les mêmes priorités soulevées par le chef de file de la majorité et ses partenaires pendant la campagne électorale.

Ce qu’on peut retenir, par contre, du débat du PLF 2022, et c’est un fait marquant relève La Vie Eco, c'est que les formations de l’opposition, soit l’USFP, le MP, le PPS, l’UC-MDS et le PJD ont présenté des amendements communs. C’est un fait rare, voire inédit, que l’opposition fasse montre d’une coordination aussi poussée lors du débat du tout premier projet de loi de Finances du gouvernement. Il semble même, mais cela reste à prouver, que les six formations envisageraient de maintenir ce niveau de coordination durant tout le mandat.

Par Amyne Asmlal
Le 12/11/2021 à 18h58