Parlement: polémique autour des visas saoudiens pour le pèlerinage à la Mecque

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Revue de presseKiosque360. L'Arabie saoudite accorde annuellement des visas d'entrée gratuits pour le pèlerinage à la Mecque à des institutions nationales, dont le Parlement. Mais des députés et conseillers les détournent pour en faire profiter leurs proches.

Le 22/06/2016 à 23h03

Chaque année, le gouvernement saoudien octroie au Parlement marocain quelque 400 visas d'entrée à la Mecque, destinés aux représentants des partis politiques. Les visas sont répartis en fonction de l'importance des groupes parlementaires au sein des deux Chambres. Cette mesure saoudienne vise à éviter aux élus de la Nation d'être confrontés à la dure loterie qui fixe annuellement le nombre des futurs pèlerins.

Assabah nous rappelle, dans son édition de ce jeudi 23 juin, que cette faveur saoudienne profite chaque année à nos députés. Mais, regrette le quotidien arabophone,, ce sont "les proches, les épouses, les enfants et les beaux-parents des députés qui, souvent, bénéficient de ces visas de pèlerinage".

Contactée par Le360, une source parlementaire a confirmé que certains visas allaient effectivement aux proches des députés. La raison invoquée? "Un député ne peut effectuer le Haj chaque année durant les cinq années de son mandat". La même source explique que beaucoup d'encre a coulé sur cette question qui, chaque année, crée la polémique. "Le gouvernement saoudien relevant d'un pays frère offre des visas gracieux au Parlement. Nous ne pouvons en aucun cas les refuser car c'est un honneur pour notre institution et notre pays. Et les refuser reviendrait à créer un incident diplomatique", a ajouté cette source.

A rappeler que, par le passé, l'Arabie saoudite offrait même des billets d'avion et des frais de séjours à d'importantes personnalités marocaines (VIP). Ce geste de générosité s'est réduit, ces derniers années, à l'offre unique de visas d'entrée. Suite à des difficultés d'accueil et aux travaux de rénovation de Lieux Saints, dont la Mecque, l'Arabie saoudite avait exigé, des pays arabo-musulmans, des quotas d'entrée limités à un millier de pèlerins pour chaque million d'habitants, dans les années 1990. Le quota du Maroc est de plus de 20.000 pèlerins qui passent tous par le dur filtre de la loterie.

Le chef du groupe parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, a d'ailleurs indiqué au journal que son groupe avait été à l'origine de "l'annulation de l'envoi annuel à la Mecque des délégations parlementaires qui voyageaient aux frais du contribuable". Il était donc normal de mettre fin à cette pratique car les parlementaires ont "tous les moyens pour effectuer le Haj sans l'aide de quiconque", a -t-il ajouté.

A noter que les visas saoudiens accordés aux parlementaires facilitent uniquement l'entrée sur le territoire saoudien et ne donnent accès à aucun autre privilège.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 22/06/2016 à 23h03