PI: le torchon brûle entre Chabat et le Bureau exécutif

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Revue de presseKiosque360. Les tiraillements qui déchirent le Bureau exécutif du Parti de l’Istiqlal (PI), à la veille de son dix-septième Congrès national, prennent de plus en plus d'ampleur. La dernière réunion de cette instance s’est terminée en queue de poisson.

Le 08/03/2017 à 22h10

Le secrétaire général du PI, Hamid Chabat, s’achemine doucement mais sûrement vers un isolement politique. Même des membres influents du Bureau exécutif, qui l’avaient fortement soutenu pour prendre les commandes du parti de la Balance lors du seizième Congrès, l’ont complètement lâché.

Lors de la dernière réunion du bureau exécutif du Parti, Abdessamad Kayouh, coordonateur de la région du Souss-Massa-Drâaa, s’est énergiquement opposé à toute forme de solidarité avec Hamid Chabat au sujet de sa convocation par la police judiciaire de Rabat.L’ancien ministre de l’Artisanat a fait savoir que ce point n’était pas inscrit à l’ordre du jour et a été jusqu'à reprocher au secrétaire général du parti de ne pas avoir consulté le Bureau exécutif avant d’agir.Cette position, qui a suscité la colère de Hamid Chabat, a été soutenue par Noureddine Mediane, président du groupe parlementaire du parti à la première Chambre, Abdeslam Lebbar, président du groupe du parti à la Chambre des conseillers, Mohamed El Ansari et d’autres leaders du PI, ajoute le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 9 mars. Et de préciser que cette réunion houleuse, durant laquelle aucune décision n'a été validée, n’a pas duré plus d’une heure.

La goutte qui a fait déborder le vase a certainement été la remarque adressée par Hamid Chabat à Abdessamad Kayouh pour lui signifier qu’il avait «snobé le parti» en exigeant un quota important pour sa région au sein du futur Conseil national.La réaction du représentant du Souss, connu pourtant pour son calme et son sang froid, ne s'est pas fait attendre. Et c'est sur un ton ferme qu'il s’est adressé à Chabat: «Vous avez snobé tous les Marocains, la patrie et tous les Istiqlaliens», a-t-il ainsi affirmé dans une déclaration rapportée par le quotidien Al Ahdat Al Maghriba dans son édition de ce jeudi 9 mars.Sous le titre «Confrontation entre Chabat et Kayouh», le quotidien ajoute que les deux leaders du parti en seraient arrivés aux mains si la réunion n’avait été levée, suite au départ de plusieurs membres qui ont emboité le pas à Hamdi Ouled Errachid qui avait quitté la salle juste après l’ouverture de la réunion.Celle-ci était consacrée au débat autour des quotas des régions au sein du futur Conseil national, qui élira le prochain secrétaire général du Parti de l’Istiqlal. Abdessamad Kayouh avait exigé un quota, variant entre 150 et 200 sièges pour la région de Souss-Massa( Drâa.Chose que Hamid Chabat a considéré comme un dénigrement, souligne de son côté le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 9 mars.Et de préciser que Kayouh s’est étonné comment des régions, qui n’ont pas obtenu un score électoral leur permettant d’élire des parlementaires ou des présidents de commune, sont mieux représentées que d’autres qui obtiennent des sièges au Parlement, en plus des présidences de Communes.Kayouh a été intraitable sur le quota de sa région. La même position a été adoptée par Hamdi Ouled Errachid pour le Sahara. Et chaque partie campe sur sa position. C’est dire que rien ne va plus entre Hamid Chabat et plusieurs membres influents du Bureau exécutif.

Par Mohamed Younsi
Le 08/03/2017 à 22h10