PJD: de bons offices auprès de Ramid pour prendre la direction du parti

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Revue de presseKiosque360. Les dirigeants du PJD campent, depuis quelques jours, dans la maison du ministre d’Etat sortant, Mustapha Ramid, pour le convaincre de prendre les rênes du parti. Un choix qui s’explique par la radicalité de ce ténor du parti, qui n’a jamais failli à ses convictions d’islamiste invétéré.

Le 04/10/2021 à 20h36

Après la débâcle des dernières élections et la démission collective de la direction du PJD, les islamistes sont à la recherche d’un nouveau leader capable de ressusciter le parti de la Lampe. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 5 octobre, que la maison du ministre sortant des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, connaît ces derniers jours un va-et-vient incessant des dirigeants du PJD. Selon certaines sources, les ténors du parti essayent de convaincre Ramid de prendre les rênes du parti pour le sortir de ce marasme. 

Mais le ministre, classé parmi les faucons du parti, aurait refusé cette offre en invoquant des raisons de santé. Il est vrai que Ramid avait connu de vrais problèmes de santé qui l’avaient d’ailleurs poussé à démissionner du gouvernement. Et il ne faut pas oublier qu’il avait gelé ses activités partisanes après avoir piqué une grosse colère contre les parlementaires de son parti, lors de l’adoption de la loi sur la légalisation du cannabis. 

Les mêmes sources indiquent que le retour de Ramid couperait la route à Abdelilah Benkirane, toujours tenté de retrouver son fauteuil de secrétaire général du PJD. D’autant que le ministre d’Etat avait pris ses distances avec le parti tout au long de la période des élections qui ont débouché sur une défaite cuisante des frères de Saâd-Eddine El Othmani.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que le recours des islamistes à Mustapha Ramid n’est ni fortuit, ni irréfléchi et qu’il est bien justifié en ces temps de vaches maigres. L’homme est, en effet, connu pour sa radicalité et des prises de position qui contrastaient souvent avec sa fonction de ministre d’Etat, aussi bien quand il était chargé du département de la Justice que quand il était aux droits de l’Homme. Il avait même soulevé un tollé chez les magistrats qui l’avaient accusé d'atteindre à l’indépendance de la justice quand il avait critiqué le procès intenté au dirigeant islamiste Abdelalli Hamieddine, accusé d’homicide involontaire. 

Ramid, alors ministre des droits de l’Homme, avait posté un message sur Facebook, dans lequel il dénonçait ce procès: «On ne peut juger la même personne deux fois pour les mêmes faits, une fois qu'un jugement définitif a été prononcé. Un tel procédé n'honore guère notre pays". 

Le ministre d’Etat sortant a toujours essayé d’imposer ses idées, y compris à la direction du parti et aux parlementaires islamistes qu’il avait accusés de faire trop de concessions aux composantes de l'ex-majorité dirigée par le PJD. C’est cet aspect intransigeant de sa personnalité qui pousse aujourd'hui ses pairs à lui proposer de diriger le secrétariat général, dans l’espoir de redorer le blason du PJD et de le voir retrouver sa force de frappe d’antan dans l’opposition.

Par Hassan Benadad
Le 04/10/2021 à 20h36