PJD: l’éthique politique mise à mal

Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani.

Le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani. . DR

Revue de presseKiosque360. Le secrétaire général du parti de la Justice et du développement (PJD), Saâd-Eddine El Othmani, s’est montré intraitable sur la question de l’éthique politique au sein de son parti. Il a d'ailleurs décidé d’ouvrir une enquête interne pour assainir le PJD.

Le 02/05/2018 à 21h00

La question de l’éthique, levier principal de l’exercice de la politique, est sérieusement débattue, actuellement, au sein du parti de la Justice et du développement (PJD). En effet, des militants de la Lampe assumant des responsabilités dans l’appareil organisationnel du parti, ainsi que des députés, s’adonnent à des pratiques qui portent préjudice à l’image du parti et nuisent à l'exercice de la démocratie.

Cet état de fait a poussé le secrétaire général du PJD, Saâd-Eddine El Othmani, à monter au créneau pour dénoncer ces comportements nuisibles et ouvrir une enquête interne destinée à assainir le parti, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce jeudi 3 mai. Les sources du quotidien précisent que le secrétaire général du parti est décidé à mener en personne cette campagne d’assainissement, d'autant que les pratiques qui sapent la discipline partisane et nuisent à la crédibilité du parti sont en train de prendre de l’ampleur.

Ainsi, fait remarquer le quotidien, des comportements électoraux étranges ont été observés lors des congrès provinciaux et régionaux du PJD. Le quotidien cite ainsi le cas d’un député, dans la préfecture de Kénitra, qui a été réélu à la tête de la section provinciale du parti en recourant à des pratiques illégales pour arracher les voix de certains militants de la Lampe. Ce député avait déjà été sanctionné par l’instance d’arbitrage du parti au niveau de la région Rabat-Salé-Kénitra, qui l'avait condamné à se retirer de toute activité partisane durant une durée de six mois. Mais, en dépit de cette sanction, le député en question s’est présenté aux élections provinciales. Ce qui vide de leur sens les décisions de l’instance d’arbitrage et porte un coup dur à la discipline au sein du parti. Pire encore, cette instance d’arbitrage a été attaquée par des militants accusant ses membres de dérives. Autant dire que la situation, au sein du parti, devient inquiétante. Ce qui a motivé la décision d’El Othmani de réunir la commission d’éthique pour statuer sur des dossiers concernant plusieurs militants, dont des élus qui préfèrent se servir au lieu de servir les électeurs.

Par Mohamed Younsi
Le 02/05/2018 à 21h00