PJD: un congrès extraordinaire pour reporter l'ordinaire et proroger le mandat de Benkirane

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Revue de presseKiosque360. Le Parti de la justice et du développement (PJD) organise, ce samedi, un congrès extraordinaire. Un seul point est à l’ordre du jour: reporter le congrès ordinaire du parti, initialement prévu en juillet 2016, et proroger le second et dernier mandat de Abdelilah Benkirane.

Le 27/05/2016 à 21h44

A décision extraordinaire, congrès extraordinaire! Les statuts du PJD étant on ne peut plus clairs sur la tenue, touts les quatre ans en juillet, du congrès ordinaire du parti, tout en fixant les mandats de son secrétaire à deux au maximum, une dérogation est spécialement accordée au Chef de gouvernement et secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane.

Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, dans son édition du week-end des 28-29 mai, le parti de la Lampe tient son premier congrès extraordinaire ce samedi avec un seul point à l'ordre du jour: le vote du report du prochain congrès du parti, prévu initialement en juillet prochain et ce, en vue de prolonger d'une année supplémentaire le mandat du secrétaire général sortant.

L’objectif est de donner tous les moyens à Abdelilah Benkirane pour mener à bien les législatives du 7 octobre prochain et la campagne électorale qui les précédera. Et, pourquoi pas, pensent aussi les «frères», briguer un second mandat à la tête du gouvernement en cas de victoire islamiste à ces élections.

Selon Akhbar Al Yaoum, lors de ce congrès extraordinaire, seuls les délégués ayant participé au précédent congrès de 2012 seront habilités à se prononcer. Mis à part un discours de Abdelilah Benkirane, aucun débat de politique générale n’est prévu.

Le congrès débutera par une réunion du Conseil national, haute instance du parti, à qui revient la décision d’avaliser le report du congrès ordinaire et la prorogation qui s’ensuit du mandat du SG du parti. Cette question sera ensuite soumise aux secrétaires régionaux du parti pour avis, avant d'être soumise au vote des délégués, où la majorité simple est requise.

Si pour Akhbar Al Yaoum, il ne fait aucun doute que le mandat de Benkirane sera prolongé, le quotidien se pose la question de savoir si, au cas où Benkirane rempilerait l’automne prochain à la tête du futur gouvernement, le PJD choisirait un nouveau secrétaire général (donc potentiel Chef de gouvernement), ou si les statuts du parti seront changés pour permettre à nouveau à Benkirane de briguer un nouveau mandat de SG et rester ainsi à la Primature.

Si ce dernier cas de figure se réalise, le PJD sera, non pas le parti démocratique qu’il prétend être, mais imitera les partis des pays autocratiques qui triturent les textes à leur guise pour que leur chef reste au pouvoir ad vitam ad aeternam.

Par Mohammed Ould Boah
Le 27/05/2016 à 21h44