PLF 2020: violente charge du PPS contre l’équipe El Othmani

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement et SG du PJD, et Nabil Benabdallah, SG du PPS.

Saâd-Eddine El Othmani, chef du gouvernement et SG du PJD, et Nabil Benabdallah, SG du PPS. . DR

Le gouvernement, dans sa nouvelle mouture, manque d'un programme clair pour mettre en oeuvre le Projet de loi de finances (PLF-2020), a estimé hier, mercredi 23 octobre, à Rabat, Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS -opposition).

Le 24/10/2019 à 08h52

S'exprimant lors d’une journée d’étude organisée par le groupe parlementaire du PPS, autour du PLF 2020, Nabil Benabdallah a souligné que sa formation "n'apprécie pas le projet de loi de finances selon une approche nihiliste et négative", et a également fait savoir que "si le parti s'oppose à certaines questions, cela ne signifie pas qu’il rejette tout".

"Nous sommes toujours en quête de tout ce qui est positif", a-t-il poursuivi, indiquant que sa formation, désormais dans le camp de l'opposition, a toujours oeuvré pour insuffler un nouveau élan démocratique à la scène politique. "Le PPS exerce, en tant que parti responsable, une opposition nationale, progressiste et démocratique", a-t-il affirmé. 

Dans cet ordre d'idées, Nabil Benabdallah a souligné que son parti contribuera, à partir de sa nouvelle position, à donner un nouvel élan au projet de réformes au Maroc, tout en insistant sur la nécessité d’un encadrement politique et d'une approche politique qui cadrerait parfaitement avec toute action de réforme.

Pour sa part, la présidente du groupe parlementaire du parti, Aïcha Lablak, a noté que cette journée d’étude intervenait après que la décision du bureau politique du PPS de se retirer du gouvernement, et de se placer dans les rangs de l’opposition. Elle a en outre indiqué que le PLF n'était pas ''une question technique ou d'équilibre financier, mais plutôt un outil d'intervention de l'État pour orienter l'économie et ce, en faveur de la justice sociale et le développement escompté''.

Aïcha Lablak s’est également interrogée sur la pertinence des mesures et des dispositions prévues par le PLF 2020 portant sur les besoins grandissants au niveau social, et a cité, à cet égard, les questions liées au chômage, à l'emploi, aux services publics et celles liées au désenclavement du monde rural.

De son côté, le parlementaire Abdellatif Ouammou a affirmé que le nouveau PLF ne contenait "aucune mesure positive" visant à réduire l'impôt sur le revenu, étant donné que les déductions fiscales du Produit intérieur brut restent très élevées par rapport aux taux enregistrées dans certains pays voisins. Il a, en conséquence, souligné la nécessité d'une réforme fiscale, via la mise en œuvre de la loi-cadre, la révision de la loi organique de finances et la mise en œuvre des recommandations des troisièmes Assises de la fiscalité.

Abdellatif Ouammou a également souligné que la structure financière du budget n’a fait l’objet d’aucun changement depuis plusieurs années, en conservant toujours le même contexte ''ce qui n'a fait que renforcer la pauvreté, les inégalités et l'augmentation des impôts à caractère national et local", a-t-il dénoncé. 

Selon Abdellatif Ouammou, le PLF 2020 traduit un effort financier soutenu, vu qu’il a consacré un total de 91 MMDH aux secteurs de l'éducation nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la santé, et ce, parallèlement à la création de 20.000 postes budgétaires répartis entre le secteur de la santé, à raison de 4.000 postes dédiés au secteur de l’éducation et la formation, tout en mettant plus l’accent sur l'aspect qualitatif en terme de gouvernance des secteurs sociaux.

Cette rencontre s'inscrivait dans le cadre de l'ouverture du groupe parlementaire du PPS à la Chambre des représentants sur les différents acteurs économiques et sociaux, en les associant aux débats parlementaires sur les textes législatifs.

Le 24/10/2019 à 08h52