Politique: arrêtons de stigmatiser l’implication des hommes d’affaires!

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Revue de presseKiosque360. Pour survivre encore et préserver leurs rôles, des «professionnels de la politique», ayant fait main basse sur la politique et la chose électorale, diabolisent des hommes d’affaires pour leur barrer la route dans le monde politique. Il est temps d’arrêter ce jeu de massacre.

Le 14/05/2021 à 20h05

C’est un constat. A l’approche des échéances électorales, le slogan de «séparer l’argent de la politique» devient un instrument pour diaboliser certains hommes d’affaires et les marginaliser. La manœuvre est ainsi orchestrée pour stigmatiser leur implication et les expulser de la chose publique sans compétition honnête et équitable.

Évidemment, écrit l’éditorialiste du quotidien Al Akhbar dans sa dernière livraison, aucune logique n’admet l’exploitation de la politique pour servir des intérêts financiers ou soutenir l’utilisation de sa fonction pour s’enrichir et faire passer l’intérêt personnel avant l’intérêt général. Mais cela devient aberrant et absurde quand l’objectif de la manœuvre est de recourir à ce slogan, importé de Tunisie et d’Egypte dans des contextes différents, uniquement pour barrer la route à des hommes d’affaires.

Depuis le mouvement du 20 février, le slogan «séparer la politique des affaires» sonne bien, mais la réponse constitutionnelle est on ne peut plus claire. Elle vise à assurer l’égalité entre les citoyens, quelle que soit leur fortune, pour l’accès aux fonctions, en mettant en place le principe constitutionnel de corrélation entre responsabilité et reddition des comptes.

Et depuis 2013, poursuit l’éditorialiste, la loi organique relative à l'organisation et à la conduite des travaux du gouvernement et au statut de ses membres a défini les critères d’accès des hommes d’affaires aux postes ministériels, à l’instar des plus anciennes démocraties. Voilà pourquoi il est inopportun de brandir ce slogan à l’approche de chaque scrutin pour barrer la route à certains hommes d’affaires ou interdire à un responsable public d’adhérer à la bataille politique.

De même, il est inconcevable que la réussite dans le monde des affaires ne se transforme en peine privative de participation à la politique. Mais certains «professionnels de la politique», qui se sentent menacés par la réussite de «ces hommes d’affaires qui constituent des profils exemplaires», alimentent la polémique «en les présentant comme des suceurs de sang» qui ne cherchent qu’à gonfler leurs comptes bancaires au détriment du citoyen. Alors que «plusieurs hommes d’affaires ont démontré leur fibre sociale et leur sens patriotique dans les périodes exceptionnelles que traverse le pays».

Enfin, souligne l’éditorialiste, la catégorie de politiques à combattre est composée de ceux qui achèvent leur mandat en devenant riches et entrepreneurs constamment lancés dans une course effrénée au gain. Mais malheureusement, conclut l’éditorialiste, c’est cette catégorie, qui a fait main basse sur la politique, qui refuse l’arrivée d’hommes d’affaires dans le monde politique et partisan, «de peur de perdre son rôle et son existence».

Par Mohamed Younsi
Le 14/05/2021 à 20h05