Préférence nationale: le torchon brûle entre le PJD et le PAM à cause de la Turquie

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Revue de presseKiosque360. Après le ministre Moulay Hafid Elalamy, c’est au tour de l’ODT de s’élever contre l’importation à outrance des produits fabriqués au Maroc. Un sujet qui a ravivé le conflit entre le PAM et le PJD, suite à la commande de la mairie de Casablanca de 500 bus turcs.

Le 14/07/2020 à 19h46

La guerre contre les marchandises importées de Turquie reprend de plus belle avec l’entrée en lice de l’aile syndicale du PAM. Ainsi, après les protestations du ministre de l’Industrie et du commerce, Moulay Hafid Elalamy, c’est au tour de l’Organisation démocratique du travail (ODT) de s’élever contre ce qu’elle qualifie de transformation du Maroc en souk de produits étrangers, notamment turcs et chinois. L’ODT a ainsi appelé le ministre de l’Intérieur et les services compétents à diffuser une circulaire interdisant aux ministères et aux collectivités territoriales l’importation de marchandises censées être fabriquées localement. C’est un marché de 500 bus commandés par la mairie de Casablanca auprès de la Turquie qui a ravivé le conflit entre le PJD et Moulay Hafid Elalamy. 

Le ministre avait, lors d’une intervention devant la Chambre des représentants, regretté que certaines institutions continuent à importer des produits qui sont pourtant fabriqués au Maroc. Et Elalamy de citer, entre autres, les bus commandés à la Turquie par le Conseil de la ville de Casablanca, à majorité islamiste. Un communiqué de l’ODT indique que plusieurs parlementaires se sont interrogés sur les motifs qui poussent certains ministères et autres collectivités locales à importer ces marchandises. D’autant, ajoute le syndicat, que l’économie marocaine a plus que jamais besoin d’un soutien de ses produits locaux et de son industrie nationale.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 15 juillet, que l’ODT a vivement critiqué cette préférence du produit étranger, qui grève le budget de l’Etat. Des sommes importantes en devises sont ainsi transférées sur les comptes de fournisseurs étrangers alors qu’elles auraient pu servir à réduire le surendettement du pays, créer des emplois et lutter contre la pauvreté. Autant dire, ajoute le communiqué de l’ODT, que cette gabegie va à l’encontre des slogans et des plans du gouvernement visant à remédier à la crise provoquée par le Covid-19, aussi bien dans le cadre de la loi de Finances rectificative que dans celui de la lettre de cadrage du plan triennal.

Encore faut-il rappeler, ajoute le communiqué, que cette politique d’importation à outrance est en décalage par rapport au plan de la CGEM appelant à encourager l’industrie nationale et la consommation des produits locaux, comme l’ont fait de grandes puissances suite à la pandémie de coronavirus.

Par Hassan Benadad
Le 14/07/2020 à 19h46