Projet de loi de Finances rectificative: pour l'Istiqlal, c'est du «rafistolage»

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Revue de presseKiosque360. Selon ce parti de l'opposition, le PLFR se contente de mesures pour la reprise économique, alors qu'on s'attendait à des actions fortes. De même, le texte n'a prévu aucune mesure susceptible d'augmenter les revenus et d'améliorer la situation sociale et financière.

Le 12/07/2020 à 19h05

Le parti de l'Istiqlal a sévèrement critiqué le projet de loi de Finances rectificative présenté par le gouvernement et devant être adopté au Parlement dans les jours à venir. Le comité exécutif du parti, réuni le 7 juillet sous la présidence de Nizar Baraka, considère que le PLFR «n’est pas au niveau du moment historique que traverse notre pays», rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du lundi 13 juillet.

A travers ce texte, le gouvernement n'a proposé que des «demi-solutions», souligne le doyen des partis politiques marocains. Ce projet de loi n'a pu réaliser le changement souhaité ni créer les ruptures nécessaires avec les aspects de la crise, insiste le parti. Par ce texte censé, comme on aurait pu l'espérer, mettre en place les conditions d'une relance économique réelle et socialement responsable -ce qui n’est pas le cas- le gouvernement s'est renfermé dans une «logique de reprise des activités économiques», note le comité exécutif de l'Istiqlal dans un communiqué repris par Al Akhbar.

Plus encore, poursuit l'organe exécutif de l'Istiqlal, le projet de loi de Finances rectificative n'a pas déterminé les priorités de l'étape actuelle, notamment en ce qui concerne la promotion de l'enseignement et de la santé, ainsi que la consolidation de la sécurité énergétique, la préservation de la sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau. Bref, nous sommes devant un texte qui ne fait que «ravauder les finances». Du rafistolage, en somme.

En outre, poursuit le quotidien, le comité exécutif de l'Istiqlal a constaté un certain «désaveu du gouvernement de ses engagements sociaux envers les professionnels et les auto-entrepreneurs». Le projet qu'il a présenté devant le Parlement ne fait, en ce sens, aucune mention de dispositions liées à la protection sociale des professionnels et des travailleurs indépendants. Malheureusement, regrette l'organe exécutif de l'Istiqlal, le gouvernement a également raté l'opportunité d'intégrer l'économie informelle dans le secteur formel.

Dans le même ordre d'idées, l'Istiqlal estime que l'Exécutif continue de grever le pouvoir d'achat des citoyens, plus particulièrement la classe moyenne «qui a été durement touchée». En effet, estime le parti, le PLFR n’a prévu aucune mesure susceptible d'augmenter les revenus et d'améliorer la situation économique et matérielle des ménages. Il ne comprend pas non plus de mécanismes pouvant endiguer l'accroissement de la paupérisation des Marocains, puisque environ 10 millions de citoyens risquent aujourd'hui de se retrouver en dessous du seuil de pauvreté. Pire encore, poursuit la même source, les disparités sociales et territoriales ne cessent de se creuser, en raison de la décision du gouvernement de suspendre ou de reporter les investissements publics. Ce qui, d'après le parti, contribue à perpétuer la crise et à augmenter le taux de chômage qui risque d'atteindre un niveau record.

Par ailleurs, l'Istiqlal a tenu à mettre en garde le gouvernement contre la marginalisation du monde rural. Et ce, en l'absence d'une vision claire à même de promouvoir le milieu rural et les zones montagneuses et frontalières. Le PLFR ne prévoit, en effet, aucun chantier de développement pour le monde rural, à l'exception de deux mesures liées à l'eau et au fourrage. Cela alors que le monde rural souffre, à tous les niveaux, d'un grand déficit qui a été aggravé par la sécheresse et les répercussions du coronavirus, conclut l’Istiqlal.

Par Amyne Asmlal
Le 12/07/2020 à 19h05