Quand Bouteflika troque le burnous algérien pour la djellaba marocaine

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Abdelaziz Bouteflika, terré dans le foyer maternel, médite, depuis les hauteurs d’Alger, engoncé dans sa djellaba marocaine dont il ne se départ plus, sur la trahison des ex-proches collaborateurs. Récit.

Le 29/07/2019 à 12h59

C’est un Bouteflika extrêmement amer qui (nous) est présenté depuis le domicile de sa défunte mère à «Hay Byar», quartier situé sur les hauteurs d’Alger, où l’ancien "Raïs" coule des jours … tristes. Le secret de la nouvelle vie de l’ex-président algérien (1999-2019) vient d’être dévoilé par ses médecins traitants, cités par notre confrère arabophone «Ashark al-Awsat».

"Bouteflika passe le plus clair de son temps dans le jardin de la villa de Hajja Mansouria (la mère de Bouteflika, Ndlr), laquelle est entourée de longues murailles, à l’abri des regards indiscrets", dépeint un membre de l’équipe médicale de l’ancien chef d’État.

«Bouteflika ne se départ pas de sa djellaba marocaine», a bien voulu souligner ce dernier, relevant, en revanche, que l’ancien président, débarqué le 2 avril dernier, sous la pression de la rue et de l’armée, goûte aujourd’hui à petites gorgées à l’amertume de la «trahison» dont il a été victime de la part de ses ex-proches collaborateurs, notamment le chef d’état-major de l’armée, le Général Ahmed Gaïd Salah.

Déconnecté de l’actualité algérienne et internationale, Bouteflika n’a qu’une seule obsession en tête: le sort de son frère cadet, Essaïd Bouteflika, incarcéré depuis trois mois à la prison militaire de Blida, à 35 km d’Alger, aux côtés de l’ancien patron du défunt DRS (Département du renseignement et de la sécurité), le général Mohamed Lamine Mediène, alias «Toufik», et de l'ex-alter ego de ce dernier, Athmane Tartag, dit «Bachir», sous l’accusation de "complot contre l’État et intelligence avec l’étranger".

«Des proches ont essayé de convaincre Abdelaziz Bouteflika d’intervenir auprès du chef de l’armée Ahmed Gaïd Salah, en vue de libérer son frère cadet. Seulement, il a refusé», a dévoilé l’un des membres de sa famille. Et pour cause, ce sentiment permanent d’être «en ligne de mire». «La manière dont j’ai été forcé à démissionner (Gaïd salah a réuni tous les hauts responsables militaires pour le destituer, Ndlr), confirme que moi et ma famille, nous étions dans l’oeil du cyclone et qu’il était inutile de tenter quoi que ce soit pour relâcher Essaïd», aurait répondu le frère aîné Abdelaziz.

«Je ne comprends pas pourquoi on s’acharne à ce point sur moi. J’ai pris les rênes du pays alors que ce dernier était au bord de la faillite. Le terrorisme tuait, les gens étaient inquiets pour leur avenir, l’économie était défaillante (…) J’ai pris mes responsabilités pour rétablir la stabilité, et j’ai fait reconquérir à l’Algérie la place qui lui échoit sur la scène internationale (…) J’ai jeté toutes mes forces pour corriger les dysfonctionnements de l’économie. Peut-être ai-je été incapable de le faire, peut-être ai-je été trahi par ceux à qui j’ai fait confiance… mais il n’était nullement dans mon intention de nuire à mon pays», aurait confié Bouteflika à sa soeur Zhour.

Vous avez bien lu: "mon pays".

Lequel? L'Algérie qu'Abdelaziz a mise à terre? Ou celui des racines, le Maroc, qu'il a incroyablement renié et auquel il a beaucoup nui? 

Qui a dit que l'enfer est pavé de bonnes intentions! 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 29/07/2019 à 12h59