Quand Ignacio Cembrero délire sur la santé du roi

Ignacio Cembrero, ancien correspondant d'«El Pais» au Maroc.

Ignacio Cembrero, ancien correspondant d'«El Pais» au Maroc. . DR

Prétextant la représentation du roi Mohammed VI par le prince héritier Moulay El Hassan à l’inauguration du port Tanger-Med II, l’ancien journaliste Ignacio Cembrero s’est livré à un exercice douteux pour arriver à des conclusions qui informent davantage sur une vieille et tenace rancœur.

Le 30/06/2019 à 11h26

Ignacio Cembrero invente un nouveau genre journalistique. Un genre monstrueux qui ne fait partie ni de la famille de l’information, ni de celle du commentaire. Un genre où il s’agit d’entrer dans le cerveau d’autrui pour bâtir des articles. Depuis qu’il a été déchu de son poste de «spécialiste» du Maghreb dans le prestigieux quotidien espagnol El Pais, Cembrero tient l’Etat marocain pour responsable de la perte de son emploi. Il en a gardé une rancune féroce, ne ratant pas une occasion pour tirer à boulets rouges contre le royaume et le chef de l’Etat dans des publications très confidentielles. Ainsi, le dernier écrit de celui qui fut un journaliste abondamment lu, le 29 juin dans El Confidencial (un site d’information basé à Madrid), porte ce titre accrocheur: «Mohammed VI et son absence remarquée lors de l'inauguration du plus grand chantier de son règne».

Dans son texte, Ignacio Cembrero estime que le roi du Maroc ne pouvait «s’absenter» de l’inauguration du port Tanger-Med II, vendredi 28 juin, sans une raison que l’ancien correspondant d’El Pais semble le seul à connaître. «Cette absence est probablement due à des problèmes de santé», écrit-il. Quelles sont les sources de Cembrero? Il n’en nomme aucune. S’il se garde bien de citer une source pour étayer son affirmation, c’est qu’il n’en a pas. Et c’est bien en cela que le type de journalisme pratiqué par Cembrero est monstrueux. Ou bien ce journaliste lit dans les astres, ou alors il a des pouvoirs surnaturels pour lire dans la tête d’autrui. Il n’a pourtant pas peur des contradictions, car dans le même article, il écrit que le souverain «semblait en pleine forme, lors de l'inauguration de la première usine automobile en Afrique de la multinationale française PSA à Kenitra», le jeudi 20 juin dernier. Mais comme l’inauguration de l’écosystème du groupe PSA au Maroc est moins importante, aux yeux de Cembrero, que celle de Tanger-Med II, il conclut à «des problèmes de santé».

«Sa Majesté le roi Mohammed VI est en très bonne santé», contredit une source proche du palais, interrogée par Le360. D’ailleurs, un jour après l’inauguration de Tanger-Med II, le roi a atterri à l’aéroport de Tanger, avant de se rendre en voiture à Tétouan. Le déplacement du souverain au Nord du royaume est conforme à son agenda et à ses activités qui sont prévues dans cette région. Quant à la prétendue «absence» de l’inauguration de Tanger-Med II, le prince hériter Moulay El Hassan a représenté le souverain dans la cérémonie de lancement des opérations du nouveau port. Cette représentation à l’un des projets les plus structurants du Maroc entre dans le cadre de l’habilitation du prince héritier aux plus hautes fonctions auxquelles son titre et son rang l’assignent.

Avec mauvaise foi et un art des parallèles improbables, Ignacio Cembrero évoque dans son texte de supposées annulations de la visite du roi d’Espagne au Maroc. Cette visite a pourtant bien eu lieu: le roi Don Felipe VI et la reine Dona Letizia ont entamé le 13 février 2019 une visite officielle au Maroc, à l’invitation du roi Mohammed VI. Et n’en déplaise à Cembrero, les relations entre le roi du Maroc et le roi d’Espagne sont excellentes. La rancœur et la haine qui animent ce journaliste lui servent de moteur pour faire du "journalisme" anti-Maroc, qui spécule et place l'imaginaire au rang de faits. Cembrero ne se console visiblement pas d’avoir été viré d’El Pais. De nombreuses personnes perdent chaque jour un emploi et gardent leur dignité. Ignacio Cembrero gagnerait à rester digne et à conserver un peu de respect pour le métier qu’il a naguère exercé.

Par Aziz Bada
Le 30/06/2019 à 11h26