Qui est Miloudi Moukharik, l'éternel patron de l’UMT?

Le360

Miloudi Moukharik rempile pour un deuxième mandat à la direction de l’UMT. Au sein de cette centrale syndicale, on le présente comme le digne héritier de Mahjoub Benseddik qu’il a remplacé deux mois après son décès, en décembre 2010.

Le 18/03/2019 à 11h53

S’il n’était pas devenu syndicaliste, il aurait fait un bon rappeur. La «tchatche», il la maîtrise bien, et Miloudi Moukharik met systématiquement en avant ses origines de «Ould Chaâb». 

Né dans la médina de Casablanca, au début des années 1950, il a le syndicalisme dans le sang.

Depuis près d’un demi-siècle, il hante les locaux de l’UMT sis avenue des FAR, face à la bourse de Casablanca.

A l’Union marocaine du travail (UMT), tout le monde l’appelle «lhajj», et le syndicalisme, il l'exerce à plein temps.

Ne soyez pas surpris de le voir partager, entre deux rendez-vous et trois coups de fil, un sandwich avec les permanents du syndicat et ce, même s’il roule dans... un véhicule tout-terrain de luxe.

Après le décès, en septembre 2010, de Mahjoub Benseddik, Miloudi Moukharrik était le mieux outillé pour prendre la relève à la tête de la plus ancienne centrale syndicale du pays.

Enfant, nous raconte-t-il, il assistait à tous les défilés de l’UMT, les 1er mai.

Cadre de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) au milieu des années soixante-dix, c’est à lui qu’on doit la création du premier syndicat au sein de cet office.

Ce fait d'armes lui a permis de monter en grade et de commencer à côtoyer les grands, Mahjoub Benseddik en premier lieu, qu’il a accompagné comme son ombre dès le début des années quatre-vingt.

La suite, on la connait: il gravit les échelons en intégrant le secrétariat national du syndicat, mène d'âpres batailles contre des courants réformateurs et s’impose comme principal négociateur avec plusieurs gouvernements successifs: Youssoufi, Jettou et El Fassi.

Entre-temps, en éternel apprenant, il tient à poursuivre ses études: après une licence en droit, il s’inscrit à l’ISCAE et suit une série de formations à distance, dans divers pays.

«Faute de mieux, on l’a reconduit», nous déclare un cadre de l’UMT à l’issue de ce 12e congrès national, qui s’est clôturé samedi dernier, tard dans la soirée du 23 au 24 mars. 

Candidat unique, Miloudi Moukharrik a donc aisément gardé la main sur le syndicat, après avoir réussi à faire adopter un amendement qui lui permettra de rempiler pour un troisième mandat.

Par Mohammed Boudarham
Le 18/03/2019 à 11h53