Rabat: pourquoi la visite du SG délégué de l’OTAN inquiète à Alger

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. . dr

La visite du numéro 2 de l’OTAN au Maroc est suivie de près par Alger qui y voit un signe précurseur d’une intervention militaire en Libye. Celle-là même à laquelle le voisin de l’est s’oppose farouchement.

Le 19/02/2016 à 16h44

Le secrétaire général délégué de l’OTAN est-il au Maroc pour discuter d’une possible intervention militaire en Libye? Pour l’heure, rien n’a filtré sur la teneur de cette visite entamée hier jeudi à Rabat par le numéro 2 de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, Alexander Vershbow, encore moins sur celle des entretiens que ce haut responsable américain a eus, hier, avec le ministre délégué auprès du Chef de gouvernement chargé de l’Administration de la Défense nationale, Abdellatif Loudiyi.

Pourtant, Alger s’est lancée, officieusement, dans des conjectures alarmistes. Le ton de cette nouvelle curée médiatique a été donné par un site d’information proche des hautes sphères du pouvoir algérien, en l’occurrence Algérie1. Le timing de la visite de ce haut responsable de l’OTAN serait «troublant», selon le site, relevant que cette visite «intervient dans un contexte marqué par des déclarations plus ou moins catégoriques des responsables occidentaux, annonçant une possible intervention militaire en Libye».

«Il y a quelques jours seulement, M. Alexander Vershbow a concédé qu’il ne peut y avoir d’intervention de l’OTAN en Libye sauf si un gouvernement légitime en faisait la demande», rappelle Algérie1, insinuant qu’un feu vert aurait été donné par le gouvernement libyen d’union nationale, présidé par Faïez Serraj.

Soit! Mais est-ce une raison pour «impliquer» le royaume dans la préparation d’une intervention militaire en Libye? Algérie1, à moins d’être insidieux envers le Maroc, aura oublié, à son insu, que le royaume a jusqu’ici déployé des efforts herculéens pour trouver une issue politique au conflit inter-libyen, en abritant, à Skhirat, des pourparlers difficiles qui ont donné lieu à un accord historique entre les parties libyennes belligérantes.

Une chose reste sûre : Alger a toujours du mal à «digérer» que le Maroc, et pas elle, ait parrainé le dialogue inter-libyen. Et pour ce faire, elle n’a pas trouvé mieux à "proposer" en dehors de l’intox pour tenter de mettre en doute cette vocation pacifiste du royaume reconnue par tout le monde.

Par Ziad Alami
Le 19/02/2016 à 16h44