Rabbah et Israël: le rappel à l'ordre de Benkirane

Abdelilah Benkirane.

Abdelilah Benkirane. . DR

Revue de presseKiosque360. L’ex-patron du PJD Abdelilah Benkirane n’a rien perdu de sa verve. Il a en effet rappeler à l’ordre Aziz Rabbah «coupable» d’avoir dit qu’il irait en Israël si sa fonction de ministre l’exigeait. Ceci étant, le dirigeant islamiste ne conteste nullement le rétablissement des liens avec Israël.

Le 19/02/2021 à 22h02

Après le député Al Mouqrie El Idrissi Abouzaid, c’est au tour d’Abdelilah Benkirane de critiquer Aziz Rabbah pour avoir déclaré qu’il irait en Israël si sa fonction de ministre l’exigeait. Avec son verbe assassin, l’ex-patron du PJD a n’a pas hésité à viser la cible sans toutefois la nommer: «Certains, qui ne rêvaient même pas d’une mission dans le cabinet du ministre Jettou, se retrouvent aujourd’hui membres du gouvernement».

Le quotidien Al Massae rapporte dans son édition du week-end (20 et 21 février) que Benkirane, qui intervenait en direct sur Facebook en recevant le bureau national de l’UNMT, a tiré à bout portant sur tout ce qui bouge dans son parti: «Le plus grand souhait des militants du parti était de travailler dans le cabinet de Driss Jettou. Mais grâce à leur engagement et à leur respect des principes du parti, ils ont pu accéder à de hautes fonctions et à diriger de super-ministères».

Et l’ancien chef du gouvernement de s’en prendre à certains dirigeants du parti qui auraient, selon lui, renié leurs principes, faisant notamment allusion à Aziz Rabbah: «Je rappelle à ces militants qu’ils sont arrivés à ces fonctions avec leurs principes et leurs convictions et non pas avec Israël». Au cours de cette rencontre, Benkirane a mis l’accent sur la nécessité de s’attacher durablement aux principes et de refuser les soumissions.

L’ex-patron du parti a, par la suite, critiqué les positions d’El Othmani sur des dossiers tels que la signature de l’accord avec Israël et l’adoption de la langue française dans l’enseignement des sciences. Le quotidien Al Massae rapporte que le bouillonnant dirigeant islamiste se comporte comme s’il était toujours le chef du parti. La plus réussie de ses sorties est celle où il a demandé aux militants récalcitrants de son parti de se mobiliser derrière le roi Mohammed VI après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les Etats-Unis et la signature de l’accord tripartite Maroc-USA-Israël.

Pour lui, c’est l’intérêt de la nation qui prime même s’il demeure quelque peu circonspect sur la normalisation avec Israël, tout en affirmant son soutien au rétablissement de ces liens: «Le PJD attend de voir comment les liens vont évoluer. Nous jugerons alors les faits sur le fond». Et pour être encore plus clair, l’ex-chef du gouvernement a indiqué: "Nous avons été derrière le roi Mohammed VI au sujet de la cause nationale. Nous défendons notre patrie comme nous défendons les Palestiniens. Il ne faut rien reprocher à Saâd-Eddine El Othmani qui a signé la déclaration tripartie».

Par Hassan Benadad
Le 19/02/2021 à 22h02