Ramadan: les parlementaires font l'école buissonnière

Le Parlement marocain.

Le Parlement marocain. . DR

Revue de presseKiosque360. Apparemment très affectés par le jeûne, la plupart des parlementaires ont boudé la première séance des questions orales à la Chambre des représentants. Les députés du PJD arrivent premiers dans la liste des absents, suivis de près par ceux du PAM qui boycottent leur secrétaire général.

Le 13/05/2019 à 18h13

En ce début du mois sacré, les parlementaires préfèrent faire l’école buissonnière plutôt que de perdre leur temps dans l’enceinte du Parlement. Apparemment très affectés par le jeûne, la plupart des députés ont zappé la séance des questions orales au sein de la Chambre des représentants, qui s’est déroulée ce lundi. La première séance du mois de ramadan a enregistré l’absence d’un grand nombre de députés avec, à leur tête, ceux du PJD. Seuls 60 parlementaires islamistes sur les 120 que compte le parti ont fait acte de présence, sachant que la plupart d’entre eux sont arrivés en retard. Le taux d’absentéisme chez le PAM est tout aussi conséquent puisque le nombre des députés présents n’a pas dépassé 40 députés sur les 103 que compte le parti. Les parlementaires PAMistes boycottent, dit-on, les séances en guise de protestation contre les décisions unilatérales de leur secrétaire général, Hakim Benchemass.

Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du mardi 14 mai, que le président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, a tenu dernièrement une réunion avec les présidents des groupes parlementaires. Au cours de cette rencontre, il a été décidé l’application des procédures de sanctions contre les députés qui s’absentent lors des réunions des commissions. Selon certaines sources parlementaires, certains députés ont recours à des moyens subtils pour éviter les ponctions sur leurs salaires. Ce qui n’est pas étonnant, car on parle depuis des lustres de sanctionner l’absentéisme des parlementaires sans jamais passer à l’acte. La loi devient caduque devant la solidarité sans faille des parlementaires quand il s’agit de défendre leurs intérêts personnels. Autant dire que, même si le président de la Chambre des représentants et des présidents des groupes sont de bonne foi, ils demeurent incapables de sévir contre les parlementaires adeptes de l’école buissonnière. Et pour cause. Dès qu’il s’agit de toucher aux poches des députés, la majorité et l’opposition s’unissent pour faire échouer toute tentative d’appliquer la loi.

Par Hassan Benadad
Le 13/05/2019 à 18h13