Réduction des visas Schengen: la tomate et les primeurs marocains en pâtissent aussi

Camions de transport routier. (Photo d'illustration)

Camions de transport routier. (Photo d'illustration) . DR

Revue de presseKiosque360. Les sociétés exportatrices et les transporteurs routiers marocains considèrent la réduction des visas par la France comme une guerre économique qui bloque les échanges et immobilise les camions TIR. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 03/12/2021 à 21h27

La réduction de l’octroi des visas Schengen aux Marocains par les autorités françaises et d’autres pays européens s’est transformée en arme économique pour bloquer les exportations marocaines. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du week-end (4 et 5 décembre) que ce durcissement drastique a créé d’énormes problèmes aussi bien pour les transporteurs routiers que pour les sociétés exportatrices. Cette pratique, considérée comme une barrière non tarifaire, survient en pleine saison d’exportation des primeurs et particulièrement des tomates.

Du coup, les entreprises prévoient un recul conséquent des exportations si la France continue à délivrer au compte-goutte les visas aux transporteurs marocains. D’autant plus que ce blocage ne concerne pas seulement les exportations agricoles mais impacte, aussi, toutes les marchandises qui sont acheminées vers l’Europe via les camions de transport international (TIR). Une situation critique qui, selon les professionnels du secteur, nécessite une mobilisation générale et une réaction urgente de la diplomatie marocaine pour remédier à cet embargo qui ne dit pas son nom.

Le quotidien Assabah rapporte que les routiers appellent les autorités marocaines à faire pression sur la France pour qu’elle tienne compte des demandes de visa spécifiques à cette corporation. D’autant plus que les dates de validité des visas Schengen de nombreux chauffeurs vont expirer incessamment.

Cette guerre économique déguisée en représailles et justifiée par le refus du Maroc de délivrer des laissez-passer consulaires va affecter durement l’exportation des tomates. D’autant que les opérateurs dans ce secteur sont, déjà, confrontés à une rude concurrence au niveau des marchés européens. En usant de ce mécanisme consulaire, la France ne bloque pas seulement les exportations mais elle vise à contraindre les sociétés exportatrices marocaines à recourir aux services des transporteurs routiers européens qui n’ont pas besoin de visa pour accéder à l’espace Schengen.

Il faut rappeler que par le passé, les sociétés d’export marocaines faisaient appel aux transporteurs européens pour acheminer leurs marchandises en Europe. Sauf que depuis quelque temps, des entreprises de transport marocaines ont commencé à acheminer des marchandises vers le vieux continent.

Une situation qui a fait perdre une grande part de ce marché à leurs homologues européens. Ce qui fait croire aux opérateurs marocains que la décision de la France de réduire l’octroi de visas, notamment aux chauffeurs routiers, vise à briser la concurrence des transporteurs nationaux. 

Par Hassan Benadad
Le 03/12/2021 à 21h27