Remaniement: dans les coulisses des tractations qui ont emporté la moitié du gouvernement

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Revue de presseKiosque360. Le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a réussi à gérer le sinueux virage des tractations relatives au remaniement ministériel dans la confidentialité et le suivi de ses prérogatives constitutionnelles. Et pourtant, cette mission n’était pas facile. Les coulisses.

Le 11/10/2019 à 20h13

Le remaniement, qui a emporté presque la moitié du gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani, a été géré par le chef de l’Exécutif dans la confidentialité. Tout au long des tractations, les informations, qui fuitaient de temps en temps, laissaient les représentants des médias sur leur faim, d’autant plus que le chef du gouvernement se contentait de signifier que les choses se déroulaient dans le bon sens sur la base des orientations du discours royal prononcé à l’occasion de la fête du Trône, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 12 et 13 octobre.

Cette attitude a poussé les journalistes à s’adresser aux leaders des partis politiques composant la majorité afin d’obtenir des informations sur ces tractations. Mais aucun détail n’a été communiqué. Car le chef du gouvernement, qui a tenu des rencontres avec chaque leader de la majorité, a utilisé l’arme constitutionnelle lui donnant le pouvoir de proposer des profils ministrables au Roi. Cette formule aurait été suivie par le chef du gouvernement pour éviter un blocage et pour esquiver avec tact les demandes de ses alliés sans être embarrassé.

Mais dans la foulée, le Parti du progrès et du socialisme (PPS) est monté au créneau pour annoncer via son bureau politique sa décision de se retirer du gouvernement, appelant son comité central à la valider. Cette défection d’un allié stratégique pour le Parti de la justice et du développement (PJD) aurait compliqué la tâche de Saâd-Eddine El Othmani qui n’a pas commenté cette décision, laissant le soin à son adjoint pour formuler son regret. Après cette défection, le chef du gouvernement a poursuivi ces tractations en réussissant à convaincre l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et l’Union constitutionnelle (UC) d’accepter un seul poste ministériel.

Mais, précisent les sources du quotidien, le chef du gouvernement, qui avait déclaré que les compétences visées par ce remaniement seraient issues des partis politiques, n’aurait pas tenu sa promesse. Des ministres sans appartenance politique et d’autres au nom de certains partis se sont retrouvés dans le gouvernement remanié. Ce qui a provoqué des tensions au sein notamment de l’USFP qui aurait estimé que l’unique poste qui lui a été offert ne reflète pas son poids politique. Cet état de fait a provoqué l’ire de certains militants ittihadis à un moment où le parti de la Rose fête son soixantième anniversaire.

Quant à la mission d’El Othmani, les sources du quotidien estiment que son recours à l’arme constitutionnelle et la manière dont il a géré les tractations lui ont permis de boucler la boucle sans dégâts politiques pour son parti et pour sa coalition gouvernementale.

Par Mohamed Younsi
Le 11/10/2019 à 20h13