Remaniement gouvernemental, El Othmani traîne des pieds

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Revue de presseKiosque360. Pour le PJD, les discussions avec ses alliés doivent prendre le temps qu’il faut. La question du remaniement a été d’ailleurs débattue lors de la première réunion de son secrétariat général, tenue en début de semaine. Mais rien de concret n’est sorti de ces discussions.

Le 28/08/2019 à 19h00

Rien ne presse. C’est l’attitude que semble adopter le chef de file de la majorité quant au futur remaniement du gouvernement. Pour le PJD, la rentrée politique, qui coïncide selon lui avec l’ouverture de la session parlementaire d’automne, est encore loin. Ce qui donne suffisamment de temps au chef du gouvernement et aux membres de sa majorité pour finaliser la liste des nouveaux ministres.

«La question du remaniement gouvernemental exige des concertations sérieuses qui ne peuvent en aucun cas se dérouler dans la précipitation et sous la contrainte du temps», affirme en ce sens un dirigeant du PJD, cité par le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du jeudi 29 août. Il est clair, souligne le quotidien, que le PJD n'estime pas urgente la tenue de la réunion tant attendue de la majorité qui donnera le coup d’envoi aux discussions relatives au remaniement gouvernemental. Néanmoins, rapporte le quotidien, le parti islamiste a bien consacré l’essentiel de la première réunion de la rentrée de son secrétariat général, tenue en début de semaine, à la question de ce remaniement.

Le sujet, souligne Al Ahdath Al Maghribia en citant le secrétaire général adjoint du parti, a en effet accaparé une grande partie des discussions, mais rien de concret n’est sorti de cette réunion. L’organe exécutif du parti islamiste n’est ainsi pas entré dans les détails, n’évoquant ni les portefeuilles que le PJD souhaiterait diriger ni les noms des candidats qu’il compterait proposer pour les occuper.

D’après une autre source du parti, citée également par le quotidien, le PJD ne compte pas non plus réunir son conseil national pour délibérer à propos de la question du remaniement. «De toutes les manières, selon les procédures en vigueur, la commission chargée de sélectionner les candidats aux postes ministériels est toujours en place, elle se chargera de cette mission», précise la même source. Bien plus, ce même dirigeant assure qu’une liste de «ministrables» est déjà prête depuis longtemps.

Cela dit, le fait d’écarter une éventuelle réunion du conseil national, relève Al Ahdath Al Maghribia, montre sans doute que le PJD n’est pas prêt de se défaire de ses alliés, y compris et surtout le PPS. Cela malgré des confidences faites par El Othmani à ses proches, confidences selon lesquelles il opterait finalement pour une réduction du nombre des partis formant sa majorité. De toutes les manières, précise un autre dirigeant islamiste cité par le quotidien, la question des alliances n’est pas tranchée d’avance, «tout dépendra des négociations». Ce qui, d’après le quotidien, écarte toute volonté de mettre le PPS et le MP dehors. En définitive, note Al Ahdath Al Maghribia, il s’agira de simples changements de noms plutôt que de formations politiques.

Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que certains ministres ne vont certainement pas rempiler, souligne pour sa part le quotidien Assabah dans son édition du même jour. Il s’agit particulièrement des membres du gouvernement qui auraient nui, par leurs déclarations, et à plusieurs reprises, à la majorité gouvernementale. Le chef du gouvernement a, en effet, reçu une recommandation dans ce sens de la part de la direction de son parti. Ainsi et pour éviter de nouvelles guéguerres marginales, le direction du parti islamiste aurait suggéré au chef du gouvernement de changer au moins deux ministres dont les propos auraient offensé le PJD par d’autres noms, membres de leurs partis.

Globalement, relève Assabah, bien que la question du remaniement gouvernemental ait accaparé une grande partie des discussions, cette première réunion du secrétariat général a abordé deux autres points qui étaient également à l’ordre du jour. Il s’agit de la loi-cadre portant réforme du système de l’éducation et de la formation qui vient d’entrer en vigueur et d’un autre point relatif à l’organisation interne du parti. Pour ce qui est de la loi-cadre, note le quotidien, le PJD a réitéré sa position officielle exprimée d’ailleurs par son groupe parlementaire lors du vote de cette loi.

Par Amyne Asmlal
Le 28/08/2019 à 19h00