Remaniement: la cour des comptes audite le patrimoine des ministres débarqués

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Revue de presseKiosque360. Le patrimoine des ministres débarqués après le remaniement ministériel sera soumis à un audit par la cour des comptes. Les magistrats de cette institution contrôleront aussi les biens des ministres révoqués par le roi après le retard pris dans plusieurs programmes de développement.

Le 24/10/2019 à 21h15

Les magistrats de la cour des comptes s’apprêtent à auditer les patrimoines des ministres qui ont quitté le gouvernement lors du dernier remaniement ministériel. L’audit épluchera les comptes bancaires à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc, les actions en bourse, les biens privés, le patrimoine des familles et des proches de 22 ministres, ministres délégués et secrétaires d’Etat. Le contrôle se penchera sur ce que les ministres ont déclaré comme biens quand ils ont été nommés et ce qu’ils ont cumulé comme patrimoine à leur sortie du gouvernement. L’objectif étant de s’assurer de la véracité de leurs déclarations et de vérifier leurs avoirs à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc.

Des sources indiquent que cet audit concernera aussi les ministres qui ont été révoqués par le roi suite à un rapport accablant de la cour des comptes sur les dysfonctionnements enregistrés dans le programme «Al Hoceima: Manarat Al Moutawassit». Il s’agit de quatre ministres et de cinq anciens responsables auxquels le souverain a décidé de ne plus confier aucune fonction officielle.

Certains ministres auraient bénéficié de marchés publics via les cabinets de conseil qu’ils détenaient. D’autres ont réalisé des profits conséquents en investissant leur argent à l’étranger, dans les sociétés d’import-export spécialisées dans tous les secteurs de production et de services ainsi que dans les sociétés de télécommunication.

Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du vendredi 25 octobre, qu’il est difficile d’inventorier avec précision tout ce que ces ministres ont cumulé comme richesses. D’autant que la plupart des politiques et des hauts responsables enregistrent leurs biens au nom de leur femme et de leurs enfants. Ces derniers justifient la forte hausse de leur patrimoine par le fait qu’ils sont de grands détenteurs d’actions et de sociétés acquises grâce à leurs compétences et les diplômes obtenus dans les grandes universités américaines, françaises et canadiennes.

Les mêmes sources soulignent que le président de la cour des comptes, Driss Jettou, cherche à faire de la déclaration de patrimoine obligatoire (DOP) un acte administratif routinier. C’est pour cela qu’il a réduit le nombre de personnes assujetties à la DOP de 180.000 à 10.000.

Parmi les contribuables concernés, on trouve les grands responsables politiques et publics, les membres du gouvernement, les parlementaires, les magistrats, les présidents élus des collectivités locales ainsi que les directeurs d’établissements et de sociétés publics. Les ministres qui ont quitté le gouvernement ont perçu une indemnité de fin de mission représentant 10 mois de rémunération, soit 580.000 dirhams. Ils bénéficieront en plus d’une retraite dorée de 40 000 dirhams par mois s’ils n’arrivent pas à trouver un poste qui sied à leur statut social. 

Par Hassan Benadad
Le 24/10/2019 à 21h15