Remaniement ministériel: les faucons du PJD mettent la pression sur El Othmani

Réunion d'un précedent Conseil de gouvernement.

Réunion d'un précedent Conseil de gouvernement. . DR

Revue de presseKiosque360. S’il est déjà quasiment certain que certains ministères, dits de souveraineté, ne seront pas concernés par le prochain remaniement (ou chamboulement) ministériel, la bataille fait rage au sein du PJD pour que le parti de la Lampe conserve, au minimum, son quota actuel de ministères.

Le 05/09/2019 à 23h11

Alors que les «consultations des villas», c’est-à-dire les rencontres individuelles entre Saâd-Eddine El Othmani et les chefs des partis de la majorité, battent leur plein, les grosses légumes du PJD montent déjà au créneau et mettent la pression sur le chef du gouvernement pour l’empêcher de faire des concessions face aux appétits des autres partis.

Selon le quotidien Assabah daté du 6 septembre, certaines sources au sein du secrétariat général du PJD lui ont affirmé que de grosses légumes islamistes auraient mis en garde El Othmani contre des concessions qui réduiraient la présence du parti au sein du gouvernement à une portion congrue. Ces «conseillers» auraient réagi en réaction aux exigences de l’USFP qui demande davantage de ministères au sein du gouvernement. Or, selon les frères d’El Othmani, la présence au gouvernement doit rester proportionnelle à la représentativité de chaque parti au sein du Parlement. Autrement dit, ils trouvent anormal qu’un parti qui ne dispose que de 20 députés grignote sur les strapontins d’un autre qui en a plus de 100.

La même source a confié à Assabah qu’El Othmani n’avait pas encore abordé avec ses interlocuteurs l’architecture du futur gouvernement, attendant, pour ce faire, un «feu vert et des instructions». Ce qui n’a pas empêché certains partis de la majorité de donner leur vision quand à «l’ingénierie» de la future structure gouvernementale.

Si le quotidien estime que les ministères de souveraineté ne connaîtront aucun changement de dénomination, voire de détenteur, le Mouvement populaire a présenté sa vision sur les ministères à supprimer. Ainsi, en prévision de la pleine autonomie des Universités marocaines, le ministère de l’Enseignement supérieur doit être rayé de la carte gouvernementale, alors que la formation professionnelle doit être rattachée au ministère de l’Emploi.

Exit aussi les affaires sociales, qui doivent revenir au ministère de la Santé, tout comme doit être supprimé le ministère de la Jeunesse et des sports, dont les compétences doivent revenir aux fédérations sportive, propose le MP, qui ajoute aussi que l’Office national de la pêche doit phagocyter le secrétariat d’Etat aux Pêches maritimes, tout comme le département du tourisme doit se fondre dans l’office ad hoc.Un vaste chantier gouvernemental, où la Haraka propose également de supprimer le ministère des Affaires générales et de la gouvernance.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 05/09/2019 à 23h11