Renseignement: Hammouchi veut réglementer le travail des indicateurs

Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN et de la DGST, accompagné de ses proches collaborateurs. 

Abdellatif Hammouchi, patron de la DGSN et de la DGST, accompagné de ses proches collaborateurs.  . DR

Revue de presseKiosque360. Le Directeur général de la sûreté nationale, Abdellatif Hammouchi, veut offrir un cadre légal au travail des indicateurs pour faire barrage à tout excès inhérent à la mission de ces auxiliaires qui alimentent le corps policier en renseignements.

Le 09/07/2015 à 23h00

Un nouveau palier est sur le point d’être franchi, dans l’ambitieux plan mis en place par le tout nouveau directeur général de la Sûreté nationale, pour la remise à plat tant espérée du fonctionnement du corps policier. «Hammouchi se prépare à réglementer le travail des indicateurs pour faire barrage à toutes formes de dérives susceptibles d’entacher le fonctionnement de leur mission», révèle Al Massae dans son édition de ce vendredi 10 juillet.

Bien sûr, le travail de ces indicateurs ou informateurs est, dans le milieu de la police et du renseignement, indispensable pour la collecte des informations. Et ces indicateurs sont d'autant plus importants qu'ils comblent un déficit notable en ressources humaines.

Seulement voilà, «l’utilité de ces indic’ ne saurait camoufler les dysfonctionnements, voire les abus, liés à l’accomplissement de leur mission», relève Al Massae.

D’où l’intervention de la toute nouvelle Direction générale de la sûreté nationale pour réglementer le travail de ces informateurs qui, comme leur nom l’indique, fournissent des informations, moyennant une rémunération mensuelle proportionnelle à la nature des services rendus au corps policier.

«La nouvelle direction s'intéresse aux indic', une catégorie constituant la cinquième colonne de l’institution de la sûreté nationale qui compte sur son travail pour l’alimenter en informations constituant le point de départ et la base de toute intervention policière», met en exergue Al Massae, tout en soulignant que l’utilité de cette catégorie d’auxiliaires n’a d’égale que ce besoin de lui offrir un cadre légal qui lui permettrait de s’acquitter de ses tâches dans le strict respect de la loi.

«Le besoin de remise à plat du travail des indic’ s’impose avec d'autant plus de force que moult dysfonctionnements entacheraient leurs activités», indique en effet Al Massae, qui en veut pour exemple (et preuve) le fait que certains informateurs usent et abusent de leur proximité avec le corps policier pour se livrer à des trafics d’influence, entre autres pratiques rédhibitoires contraires à la loi.

«Une plainte déposée auprès des services centraux de la DGSN fait état, en effet, de dépassements commis par un informateur originaire de la ville de Marrakech», rapporte Al Massae qui précise que «l’intéressé aimait à s’afficher aux côtés des éléments d’une unité relevant de la Brigade de lutte antiterroriste lors de leurs interventions, empiétant ainsi sur un travail qui est normalement du seul ressort de la police judiciaire». L’intéressé, objet de la plainte, serait de plus connu pour ses antécédents judiciaires, ce qui ôterait, toujours selon Al Massae, toute crédibilité à son travail.

Or, des mesures efficaces sont envisagées par la nouvelle direction générale de la sûreté nationale pour faire en sorte que ce genre de dépassements ne se reproduise plus. Ces mesures s’inscrivent d’ailleurs dans le cadre d’un vaste plan destiné à moraliser la fonction de la police.

Par Ziad Alami
Le 09/07/2015 à 23h00