Rivalité au sein du PAM, l’Intérieur observe la neutralité

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Revue de presseKiosque360. Contrairement à ce que souhaitait le secrétaire général, la réunion tenue samedi à Tanger par ses rivaux n’a pas été empêchée par les services du ministère de l’Intérieur. Ce qui fait de ce département la bête noire de la direction du parti.

Le 01/09/2019 à 19h11

Les services du ministère de l’Intérieur dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont observé la stricte neutralité par rapport au différend qui oppose les deux clans rivaux du PAM. Les responsables de la wilaya de la région ne sont, en effet, pas intervenus pour interdire les deux meeting organisés samedi par le «courant de l’avenir» qui dispute le leadership au secrétaire général, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans sa livraison du lundi 2 septembre. Cela d’autant que cette réunion, précise le journal, a été l’occasion d’apporter les derniers détails aux préparatifs du congrès national annoncé pour le 27 de ce mois.

C’est la quatrième fois, relève le quotidien, que les services du ministère de l’Intérieur ont tenu à rester neutre dans cette guerre intestine, malgré l’appel lancé il y a quelques jours par le secrétaire général invitant le ministère à interdire l’usage des locaux publics à ses détracteurs. L’attitude du ministère n’a d’ailleurs pas manqué de lui attirer le courroux du secrétaire général et de ses alliés. Dans l’entourage du patron du PAM, on affirme ainsi «ne pas comprendre cette neutralité, surtout que le secrétaire général vient de saisir ses services pour dégager la responsabilité de la direction quant à ces réunions et ce qui en découle».

La réunion de samedi, organisée par la commission préparatoire présidée par Samir Goudar, n’a pas non plus manqué de susciter une réaction énergique du clan du secrétaire général. C’est ainsi, écrit Al Ahdath Al Maghrebia, que cinq secrétariats provinciaux de la région (Tétouan, Ouazzane, Chaouen, M’diq-Fnideq et Fahs-Anjra) ont diffusé un communiqué conjoint dans lequel ils affirment que cette réunion a été tenue en l’absence de toutes les instances légitimes du parti. Pour ces responsables locaux, la seule commission préparatoire légitime et légalement reconnue est celle constituée selon les règlements du parti. C’est cette même commission qui a élu son président, en la personne d’Ahmed Touhami, et ses instances dirigeantes le 28 juillet.

D’après le même communiqué, cité par le quotidien, cette réunion constitue, en plus, «un défi et une infraction manifeste aux statuts et règlements du parti et aux décisions de ses organes permanents, notamment la commission d’arbitrage». Bien plus, insistent les signataires de ce document, «cette réunion, comme toutes les autres réunions organisées sur initiative de Samir Goudar, sont nulles et non avenues parce qu’organisées par une personne qui n’en a pas la qualité. Ce sont donc des réunions dénuées de toute légitimité qui ne sont rien de plus que des rencontres entre personnes».

Ce faisant, les responsables régionaux ne font que reprendre les termes d’un autre communiqué diffusé plus tôt par le secrétaire général. Ce dernier est même allé jusqu’à accuser «certaines parties qu’il n’a pas citées d’être derrière ce genre de comportement et de tenter d’accentuer la crise au sein du parti en encourageant la mainmise sur ses instances et la violation de ses statuts et règlements». De son côté, le clan opposé «le courant de l’avenir», n’a pas hésité à accuser l’autre clan «d’avoir fait échouer le projet PAM» ou, du moins, d’avoir empêché sa réussite.

Par Amyne Asmlal
Le 01/09/2019 à 19h11