Rupture Maroc-Iran: du bilatéral au multilatéral

La Ligue des Etats arabes soutient la décision du royaume.

La Ligue des Etats arabes soutient la décision du royaume. . DR

Revue de presseKiosque 360. La décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran en raison du soutien avéré de son allié le Hezbollah au Polisario continue de susciter des réactions internationales. Une décision bilatérale qui prend ainsi l’aspect d’une condamnation multilatérale.

Le 04/05/2018 à 20h40

Même si la décision du Maroc de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, à cause du soutien avéré de son allié le Hezbollah au Polisario, était bilatérale, les réactions internationales ne cessent de souligner sa pertinence, sa clairvoyance, affichant leur soutien à la diplomatie du royaume.

Le roi Salmane d’Arabie Saoudite a confirmé «la position du royaume d’Arabie Saoudite aux côtés du gouvernement marocain contre ce qui pourrait mettre en péril sa sécurité, sa stabilité et son intégrité territoriale», rapporte le quotidien Akhbar Al Youm dans son édition du week-end des 5 et 6 mai. Le quotidien précise que le roi Salmane, qui a eu un entretien téléphonique avec le roi Mohammed VI, a ainsi confirmé le soutien de son pays à la décision du Maroc de rompre ses relations avec l’Iran.

De même, plusieurs pays du Golfe, notamment les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Qatar, ont soutenu la décision de Rabat. De la même façon, le porte-parole de la Ligue arabe, Mahmoud Affifi, a exprimé la solidarité de l’institution avec le Maroc à la suite de sa décision de rompre ses relations avec Téhéran en réaction à ses ingérences dans les affaires intérieures du Royaume. Cette affaire diplomatique a retenu également l’attention de la rédaction d’Al Ahdath dans son édition du week-end, qui consacre un spécial à l’historique des hostilités iraniennes contre le Maroc. Dans ce registre, le quotidien rappelle comment l’Iran mettait à profit le conflit artificiel provoqué autour du Sahara marocain pour s’implanter dans la région, asseoir son hégémonie au nord de l’Afrique et étendre son idéologie sur le continent.

A ce propos, Téhéran se base sur ses relations solides avec l’Algérie pour réaliser son projet hégémonique. Ce projet avait déjà suscité la colère de Rabat lorsque Téhéran avait tenté de propager l’idéologie chiite au Maroc, sans oublier son influence dans les incidents qu’avaient connus certains quartiers de la ville de Casablanca en 1984. Autant dire que les manœuvres de Téhéran et sa politique d’hostilité à l’égard du royaume ne datent pas du jour où le soutien de son allié stratégique le Hezbollah au Polisario a été mis à nu par les services du royaume.

Ces histoires d’hostilité de Téhéran à l’égard de Rabat ont aussi été abordées par le quotidien Al Akhbar ce week-end. «Nous et l’Iran : histoires d’un conflit de plus de quatre décennies», titre le quotidien qui rappelle la réaction de feu Hassan II quand il avait réagi aux manœuvres iraniennes avérées dans les incidents de 1984. «Si Khomeiny est musulman, alors je ne le suis pas», avait martelé Hassan II. Une citation qui résume l’ampleur de l’hostilité iranienne à l’égard du Maroc.

Par Mohamed Younsi
Le 04/05/2018 à 20h40